Non Amplus Dubito

L’histoire commence par cette tragique journée du 15 avril 2019. Notre-Dame brûle, la flèche tombe et la cathédrale va peut-être disparaitre pour toujours. Avec 1000ans d’histoire, de culture, c’est un édifice qui a traversé plein d’histoires et a survécu à tant d’hommes, des rois, des révolutionnaires et surtout qui a survécu au temps. Cette bande dessinée, Viollet-Le-Duc, propose de nous narrer l’histoire d’un personnage qui a joué un grand rôle dans la restauration de Notre-Dame. Partons à sa découverte.

Cette nouvelle série propose de nous faire découvrir des bâtisseurs, découvrir les architectes et les ingénieurs qui ont façonné le patrimoine.

Viollet-Le-Duc est un passionné et un grand connaisseur de l’art gothique. Il parcourt régulièrement la France pour dessiner ses merveilleux édifices. Il les connait sur le bout des doigts. Il est devenu par la force des choses, un grand expert en architecture gothique. Nous sommes en 1832, Victor Hugo vient d’achever son roman historique, on le retrouve dans sa maison discutant avec Prosper Mérimée. Ils ont pour projet de restaurer Notre-Dame qui a cette époque est carrément à l’abandon et menace de s’écrouler. Il a eu vent des talents d’Eugène. Il lui propose avec l’aide de Lassus, responsable des travaux de la Sainte-Chapelle, de rendre sa gloire à Notre-Dame.

Le scénario nous propose ensuite au fil des années, de suivre l’évolution compliquée de cette mission. Prosper en veut plus, et demande beaucoup de choses à Viollet-Le-Duc. Il partent à nouveau sur les routes de France, délaissant sa famille au passage (il ne voit pas grandir ses enfants et rate des périodes importantes comme la marche). Mais notre bâtisseur se voit de plus en plus grand, et veut devenir immortel en laissant sa trace un peu partout en France. Jusqu’au jour au Lassus décède, ce qui va amener Eugène à réfléchir sur le sens de la vie. On traverse donc les années, on suivant toutes les étapes. C’est très documenté, on apprend énormément de choses. Par exemple, on découvre la techniques de silicatisation pour rendre les pierres plus résistantes. Ils veulent rester authentique en utilisant des méthodes modernes. C’est passionnant.

On se retrouve enfin en 1864, la restauration est achevée, Eugène a vieilli, après tant de travail et de sacrifices, il peut être fier de lui.

Les dessins sont magnifiques. Quel travail de perspective et de détails, les dernières pages sont à couper le souffle, ça a dû être un travail de précision. Quel travail sur la rosace page 43 également. Les personnages sont également très réussis mais ils manquent un peu d’expressivité et sont un peu figés. Les églises et cathédrales sont tellement belles qu’on oubli très vite.

Au final, très surpris par cette lecture qui m’a appris énormément de choses. Ce premier tome est une franche réussite. Découvrir cet homme, ce dessinateur, ce père de famille a été très divertissant et enrichissant. Le tome 2, s’intéressera à Bartholdi.