Des nouvelles superbement illustrées

Un nouvel album de Sergio Toppi chez Mosquito consacré à la science-fiction, genre littéraire que j'aime énormément, ne pouvait que me tenter… Mais j'avoue avoir été un peu déçue par certaines de ces nouvelles qui ne m'ont pas semblées être de la science-fiction mais plus du registre du fantastique.

Les graphismes en N&B de Sergio Toppi ne sont pas à mettre en cause dans ma petite déception car ils sont toujours aussi fantastiques, souvent étranges et parfois torturés, mais en parfaite adéquation avec l'histoire racontée.

Il y a 9 nouvelles oscillant entre ironie et dureté avec parfois un peu de poésie assez étrange.

La 1e montre un homme qui regrette sa solitude jusqu'à ce que l'on découvre que, avec le peu de ville qui l'entoure, il est le seul vestige de la Terre. Classique mais efficace.

La 2e raconte la vie rêvée ou réelle (?) d'un homme qui s'imaginait en tueur de dragon (qui ressemble ici plus à un iguane!).

La 3e évoque un séjour en Enfer avec une scène codifiée éternellement reprise (avec Godzilla en personne m'a-t-il semblé).

La 4e est ma préférée. Il y a une étrange poésie dans cette histoire d'amour de machines envers le technicien qui les entretient… Amour qui deviendra haine quand une femme séduira l'homme.

La 5e rappelle que les règles ne sont pas toujours stupides et que les contourner peut vraiment être dangereux.

La 6e oscille entre fantastique, onirisme et folie… jusqu'à la fin tragique.

La 7e a été, est et sera toujours d'actualité quelle que soit l'époque. Elle raconte le désespoir du fuyard face à un mur, érigé entre la sécurité et lui, surveillé par des gardiens avides de formulaires à jour. Une illustration du drame vécu par les réfugiés.

La 8e montre la projection d'un film d'avant-garde plutôt étrange et qui l'est encore plus quand on découvre que les juges sont des dinosaures évoquant la mode des films mettant en scène des "homo sapiens", cette espèce disparue depuis longtemps!

La 9e a pour titre "Science-Fiction" et montre 2 survivants d'une apocalypse atomique qui "survivent" en s'injectant une drogue qui leur fait vivre leur rêves comme s'ils étaient réels.

À noter que, sous le titre de chaque nouvelle, une illustration originale de Sergio Toppi est présentée mais sans lien réel avec l'histoire qui suit.

Un curieux album où j'ai pu constater que ce sont essentiellement des hommes qui dérivent dans le rêve, entre folie douce et démence brutale. Il n'y a vraiment que 2 femmes avec un rôle réel dans cet album : la femme du dragon dans la 2e nouvelle et l'amante du technicien de la 4e…