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Critique de I Kill Giants

par Shun le mer. 4 mai 2022

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J'ai rencontré une super-héroïne

J'ai rencontré une super héroïne. Les comics de super-héros ont souvent cette chose en commun, ils montrent des personnes qui trouvent toujours un moyen de se relever, qui trouvent une force surhumaine (ou juste tellement humaine) pour dépasser l'adversité. Barbara Thorson a donc toutes les qualités des super-héros alors que pourtant on n'est pas dans le comics de super-héros. Je viens d'ailleurs de tilter que son nom Thorson n'est sûrement pas choisi au hasard. C'est une gamine qui se bat avec un marteau légendaire.

Je vais donc vous parler de I Kill Giant de Joe Kelly et JM Ken Niimura, édité en 2018 par HiComics en France, dix ans après sa sortie US.

Cette BD c'est un peu un mélange entre Lilo & Stitch et Donny Darko avec une héroïne qui semble être a fusion de Lilo et de Stitch ou de Luna Lovegood et Peeves.

Barbara est une jeune ado du début du collège. Elle est clairement identifié comme bizarre, avec ses oreilles de lapins, et son côté grosse fan des jeux de rôle. C'est une Maître du Jeu de qualité malgré son âge d'ailleurs. Et puis il y a sa répartie qui est géniale, intelligente ou trash selon la situation. Mais l'auteur est loin de la rendre parfaite. On ne peut pas être d'accord avec tout ce qu'elle sort aux autres, et puis on comprend que sa violence n'est pas là pour rien.

Barbara a un métier compliqué : elle tue des géants avec son marteau magique : Coveleski. Et elle sait qu'ils arrivent, tous les signes sont là ; alors elle a une quête à accomplir : les empêcher de venir dans sa ville.

L'histoire est toujours à la frontière entre réalité et imaginaire. L'auteur ne les découpe pas en deux réalités. L'une ou l'autre viennent nourrir la deuxième ce qui est particulièrement bien montré dans les dessins ou les deux mondes cohabitent.

Les dessins sont en noir et blancs. Ils ont une certaine simplicité, non pas dans le style mais dans ce qu'ils traduisent. Tout à l'air vrai, palpable. Ils subliment le scénario qui se veut simple et cru. Le découpage permet une lecture fluide et chaque sentiment, chaque action est bien visible. Pourtant il y a plein de détails qui sont ici ou là et qui en disent beaucoup sur tout ce qu'il se passe. Le visage des personnages a une force, une sincérité assez incroyable. Il est aussi empreint de magie. Toutes les créatures magiques qui vivent avec Barbara sont présentes dans les cases et semblent avoir leur propre vie. Le réel semble toujours être en lien avec l'imaginaire et vice versa. Ils sont ancrés l'un à l'autre, se nourrissant mutuellement.

La narration est d'une grande efficacité. Elle est bien rythmée et nous entraîne facilement avec elle, nous happe comme une plongée dans la vie de Barbara et ses cauchemars. Il y a également une tension qui apparaît assez vite et qui va crescendo, qui nous pousse à tourner les pages encore et encore, qui nous prend au tripes qui nous assènes plusieurs coups jusqu'aux uppercuts finaux.

Car cette BD c'est un véritable coup de poing dans l'estomac en même temps qu'une caresse du cœur et de l'âme. On ne peut en ressortir indemne, mais pas malheureux.

On comprend peu à peu que les géants de Barbara sont quelque chose d'autre (ou quelques choses d'autre). C'est une histoire qui parle de l'enfance, de la solitude, de l'amitié, du harcèlement scolaire, de la dépression et d'autres épreuves encore (CW auto-mutilation, harcèlement ).

Le cœur du récit , la problématique finale est d'abord montrée, ou plutôt cachée dans le texte. Certaines phrases sont surlignées de noir afin de rester invisibles, montrant qu'à cet instant Barbara se ferme complètement. On le voit souvent lors de ses rendez-vous chez la psychologue scolaire où le dialogue est compliqué entre les deux personnages féminins.

En parlant de personnages féminins on peut dire qu'il n'y a presque que ça. Bonnes ou mauvaises, le monde de Barbara est entouré par les femmes. Les hommes brillent par leur absence ou par leur simple représentation d'une autorité débile qui ne comprend rien et particulièrement misogyne.

Malgré tout l'ambiance du récit est plutôt drôle grâce à Barbara et son caractère flamboyant, que ce soit par l’intelligence ou la colère avant que d'autres sentiments ne se libèrent enfin.

Le final est majestueux, passionnant et particulièrement intense et prenant.

I Kill Giants est un bijoux, une histoire dont il est difficile de sortir, un moment trop court. C'est une œuvre qui frappe, qui marque. Elle est un mélange de coup de tonnerre, de coup de poing, de coup de cœur, de coup d'éclat qui nous met autant le sourire que de larmes. C'est un coup de cœur, un coup de poing, une caresse, un câlin.

C'est un récit intimiste et flamboyant, épique et tendre, très simplement montré , parfois cru avec une sincérité extraordinaire.

Il faut le lire et l'offrir, le partager car c'est une histoire qui marque, dont il est difficile de sortir même des heures après avoir refermé le joli livre. Barbara fait désormais parti de mon imaginaire, avec Lyra, avec Lilo, avec Mitsuha etc, etc.

En bref

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I Kill Giants

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