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Critique de Les Assiégés #1

par Korail le sam. 14 mai 2022 Staff

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Vengeance à l’italienne

Ciro a 15 ans et de mauvaises fréquentations. Son frère a été assassiné (une balle dans la tête), sa mère se prostitue et s’inquiète pour lui. Un jour, elle lui demande d’aller chercher des cigarettes et par un concours de circonstances, il se retrouve à l’Onpi, un immeuble délabré que ses habitants refusent de quitter. La guerre avec les autorités dure depuis plus de vingt ans, mais là, les dernières heures se jouent : les occupants sont encerclés par des policiers à crans, ils ont 24 heures pour dégager. C’est à ce moment précis que Ciro rencontre Fausto, le peintre fou de l’Onpi, le peintre chouchou de la mafia. Il n’a pas mis un pied dehors depuis 10 ans, il ne bougera pas et décide de livrer son histoire à Ciro.

Le scénario des Assiégés combine trois temporalités, le présent post cass d’une bande de mafieux, le temps du fameux soir de l’évacuation et celui des souvenirs de Fausto. C’est un scénario bien calibré qui va de violences en retournements de situations, comme dans les films sur la mafia. Il est sombre et sans espoir, les pièces du puzzle s’assemblent peu à peu même si demeurent quelques zones d’ombres, notamment sur les choix et les intentions des personnages. Malgré ça, c’est toujours un plaisir quand des gros durs prennent le temps de s’asseoir autour d’une table pour nous raconter une histoire.

Côté dessin, j’ai bien aimé le trait crayonné de Vicenzo Bizzari, la mise en scène des tableaux, le choix d’une dominante graphique par temporalité. Chaque chapitre commence par une œuvre du peintre fou, ça donne un « effet de réel » et permet d’ancrer le récit. L’insertion de grandes planches sans parole ou les passages où Fausto raconte son histoire avec sa femme sont très réussis. Il y a, à chaque fois, une économie de mots : le dessin se suffit à lui-même. Je regrette par contre un peu le choix des couleurs : l’album est globalement sombre, et, même si ça colle bien à l’ambiance, ça tasse un peu les dessins et c’est dommage. Une exception pour l’Onpi : cet immeuble est lumineux, ça en fait presque un personnage.

Un beau calibre, Smith & Wesson, des mères qui pleurent leurs fils, un jeune délinquant « fils de pute », un peintre fou, la police et des habitants à cran dans un ultime face à face pour une évacuation ; en gros, la pauvreté, la violence et la haine : voilà les ingrédients de cette histoire sombre qui va de vengeances en retournements de situations. Même si j’ai quelques réserves sur le choix des couleurs, le scénario est bien mené, le lecteur est tenu en haleine et ça fonctionne. Je le conseille à tous les amateurs des bas fonds de la mafia.

En bref

Un beau calibre, Smith & Wesson, des mères qui pleurent leurs fils, un jeune délinquant « fils de pute », un peintre fou, la police et des habitants à cran dans un ultime face à face pour une évacuation ; en gros, la pauvreté, la violence et la haine : voilà les ingrédients de cette histoire sombre qui va de vengeances en retournements de situations. Même si j’ai quelques réserves sur le choix des couleurs, le scénario est bien mené, le lecteur est tenu en haleine et ça fonctionne. Je le conseille à tous les amateurs des bas fonds de la mafia.

7
Positif

les dessins

représentation des œuvres du peintre fou

histoires de vengeances à rebondissements

Negatif

les couleurs un peu trop sombres

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