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Critique de Boire pour fuir ma solitude

par Auray le mar. 14 juin 2022 Staff

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Ma vie sans alcool

Kabi Nagata est un habitué de la collection Pika Graphic et des récits autobiographiques. Tout d'abord découverte dans « solitude d'un autre genre », puis, dans un deuxième tome, assumant le format d'un journal intime. Justement, c'est dans ce dernier que nous avions commencé d'illustrer ses problèmes liés à l'alcool. Rappelez-vous cette scène fracassante où elle était tellement ivre, qu'elle s'était réveillée, un matin, sous un lit immaculé d'urines.

Et, c'est ça qui est touchant dans ce manga, il n'y a pas de filtre, on va alors droit au but. Mais, comme on peut le lire dans ces cent quarante-quatre pages, notre patiente a longtemps hésité à prendre ce chemin. Effectivement, le jugement des uns et des autres qui manquent clairement d'empathie va pleuvoir à un moment ou un autre. C'est son éditrice qui finira par la convaincre que toute vérité est bonne à dire... et, si en plus écrire pouvait nous permettre un peu de guérir ?

Car, il va falloir se refaire une santé face à la pancréatite aigüe et la stéatose hépatique. Kabi Nagata nous parle de son médecin sympathique, certes, mais qui manque toujours de clarté dans ses propos, ou, de cette infirmière, qui ne cesse de s'accrocher à ce que la perfusion soit bien mise en place. Et, on parle de son nouveau régime alimentaire plus adapté ? Tout cela vous paraît indigeste à vous aussi, et c'est normal.

Sauf que le talent de narration se démontre ici, après l'expérience des deux précédents mangas. On arrive à sourire face à cette femme qui devient sa perfusion ou qui bave devant les encas de la cafétéria, et puis surtout, qui a une astuce bien à elle pour cacher le fait qu'elle jette tous les repas dégoutants de l'établissement de santé. En plus, nous verrons comment elle arrive à concilier avec ce séjour, sa vie professionnelle du moment. Ici, on arrive vraiment à comprendre ses différents états d'âme.

Heureusement, Kabi Nagata ne s'est pas arrêté à la fiction. Le récit autobiographique lui va bien, et, on ne demande qu'une seule chose, qu'elle prenne enfin soin d'elle. « Boire pour fuir sa solitude » a été écrit en 2019, depuis, elle a aussi créé un autre manga sur ses troubles alimentaires. Une future publication dont on va nous se « régaler », tant cela touche, encore une fois, beaucoup de personnes. Ne souffrons plus tout bas mesdames et messieurs. Parler, c'est partager, et un peu se soigner. Car, avouer sa maladie, c'est pouvoir enfin la prendre en charge du mieux que l'on peut. Enfin, il faut le préciser, le nouveau format proche des romans graphiques actuels nous permettra d'emporter facilement ce livre en vacances.

En bref

« Voici l'histoire d'une autrice de mangas trentenaire, alcoolique et mentalement perturbée, depuis son hospitalisation pour une pancréatite aiguë et une stéatose hépatique dues à l'alcool le 7 octobre 2018, jusqu'à sa sortie le 26 octobre. »

8
Positif

Le graphisme en rondeur de Kabi Nagata

La vérité, rien que la vérité

Un sujet de société peu abordé sous cet angle

Un nouveau format très agréable à l'oeil

Court, donc, moins déprimant à la lecture

Negatif

On n'est véritablement conscient de sa pathologie qu'à la toute fin, encore une fois !

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