L’ère chronologique

Depuis son arrivée sur le marché des comics, Urban Comics avait une ligne éditoriale basée sur les auteurs en proposant soit des runs importants de DC comics portés par des scénaristes de talent, soit des récits qui ont un impact dans cet univers. Mais il semble que cette approche connaît une réelle limite puisque l’éditeur se lance enfin avec une approche chronologique avec une nouvelle collection d’intégrale : Batman Chronicles.

Pour ce premier volume, Urban Comics se penche sur la meilleure année pour commencer Batman, à savoir 1987…. mon année de naissance, dans laquelle il nous est proposé le run de Max Allan Collins et surtout le “Batman - Year One” et “Son of the Demon”.

En termes de récits, je ne reviendrai pas sur Batman Année 1* et Son of the demon** que j’ai déjà chroniqué (mon avis est inchangé) et qui pourraient justifier, à eux seuls, l’achat de ce volume.

Je parlerai donc des autres récits, plus classiques, de Max Allan Collins dans lesquels on découvre cette nouvelle itération de Jason Todd, la plus connue avec le vol des pneus. Les récits ont évidemment un peu vieilli dans la narration et dans l'enchaînement des évènements : c’est quand même assez surprenant et peu crédible la manière dont Batman met dans le bain un jeune adolescent.

Mais c’est pour cela qu’il faut toujours se mettre dans le contexte d’une publication et accepter les défauts d’une époque, car passé cet aspect, ça se lit très facilement, l’auteur propose différentes enquêtes nécessitant l’intervention de Batman et/ou de Robin. C’est fluide, on se prend parfois au jeu de deviner avec le héros ce qui se trame derrière ou on se demande comment un vilain peut en arriver là (notamment lorsqu’un faux Batman sévit dans les rues).

Graphiquement, c’est pas incroyable sur ce run, mais ça fait le boulot, on est bien loin des “year one” / “Son of the demon” mais c’est fluide et efficace, ne gênant aucunement la lecture.

Outre les récits, il faut reconnaître qu’Urban Comics a fait un sacré travail sur cette nouvelle collection. L’ouvrage est pensé comme l’ultime objet patrimonial de la franchise Batman. La quasi-totalité des récits est accompagnée d’éditos, soit d’Urban comics, soit de courriers de lecteurs commentés par Denny O’Neil (mention spéciale au courrier à charge contre “year one”), ou des témoignages des acteurs du milieu (ou des guests). C’est très gourmand et ça permet au lecteur de découvrir justement les à-côtés et notamment tout le travail éditorial de Denny O’Neil qui montre bien qu’il en a vu des vertes et des pas mûres !

Et pour finir, notons que l’ouvrage est d’excellente facture, ça reprend la même maquette que les intégrales Disney de Glénat : ça tient bien en main, les feuilles ont un grammage bien épais et le papier mat est idéal : l’édition a passé haut la main le test du sac à dos. Mention très bien !

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* Ma chronique de Year One : https://www.sanctuary.fr/avis/40213/

** Ma chronique de Son of the demon : https://www.sanctuary.fr/avis/40556/