Possibilité(s)...

Imaginez une zone construite sur un paysage de créativité américaine en perpétuelle évolution. Sur les mers de Possibilité sont réunis tous les styles, toutes les influences à la base des histoires qui ont fait de l'Amérique ce qu'elle est...ou plutôt ce qu'elle était. Du folklore à la réalité virtuelle en passant par la musique, la poésie et le cinéma, les créateurs rassemblés là devaient mettre leur imagination au service de la redéfinition de la grandeur de l'Amérique. Mais depuis que les Etats-Unis ont scellé leurs frontières, rien ne s'est passé comme prévu...et les héros de Undiscovered Country ont été les témoins de nombreux exemples des mutations du pays depuis les premiers épisodes de la série...

Venus dans l'espoir de trouver un remède à une pandémie, le petit groupe d'explorateurs doit maintenant créer un "chef d'oeuvre" américain pour pouvoir passer à l'étape suivante. Ce qui n'est pas chose facile car ils se retrouvent confrontés aux différentes personnifications de mythes purement américains. Les visions délirantes ne manquent pas depuis plusieurs chapitres et cette zone entièrement basée sur l'imaginaire est pour le moment celle que je préfère, avec l'étendue des références et leur symbolisme (les pulps, les super-héros, les figures légendaires...) et le concept du moteur des possibles qui devient l'enjeu d'un conflit pour faire renaître les anciens récits. 

Scott Snyder et Charles Soule continuent également de révéler des éléments du passé des protagonistes en passant par les flashbacks et dans ce tome, Valentina et Ace sont au coeur de ces vignettes qui proposent un regard sur la situation du monde pendant les années qui ont suivi le scellage, avec comme point commun une variation sur le pouvoir des histoires. Il y a vraiment pas mal d'idées intéressantes dans ce troisième arc narratif...et il est donc dommage que la série peine à gommer ses défauts récurrents. 

Car encore une fois, les dialogues sont souvent empesés et passer à chaque fois six épisodes sur une zone n'aide pas à améliorer le rythme. Le déséquilibre entre le potentiel du titre et ses problèmes de narration n'est donc pas réglé (et ne le sera peut-être jamais vu qu'il ne reste plus que deux tomes) et graphiquement Giuseppe Camuncoli a un peu de mal à tenir le rythme avec quelques cases moins maîtrisées au début de l'album avant que cela s'améliore par la suite.