Hulk Smash !

Pas vraiment satisfait par la direction que Marvel voulait donner à la série, Peter David a quitté Incredible Hulk au #467, après une longue prestation de douze ans. Joe Casey a ensuite été choisi pour écrire les sept numéros suivants avant que l'éditeur décide d'arrêter le titre historique du titan vert au #474...pour mieux le relancer dès le mois suivant en retirant l'adjectif "incroyable" du titre. Et il faut dire que cette relance n'avait en effet rien d'incroyable...

Le premier arc narratif de Hulk ressemble à un basique retour en arrière qui voit Bruce Banner à nouveau en exil sur les routes de l'Amérique, hanté par sa malédiction. Il bouleverse le destin des gens qu'il croise, les habitants d'une petite ville de campagne, lorsque son monstre intérieur se met à semer la destruction sans se soucier des victimes innocentes. Un comportement étrange, au coeur d'un mystère qui sera résolu dans le quatrième épisode en faisant revenir un vieil ennemi assez kitsch...mais sans vraiment convaincre...

Racontée en quatre chapitres, l'intrigue imaginée par John Byrne aurait pu tenir en un seul annual tant l'ensemble est décompressé, le scénariste et son dessinateur revenant même sur certaines scènes en changeant le point de vue des personnages, ce qui n'arrange pas les problèmes de rythme...

Le démarrage de cette nouvelle série Hulk fut donc très moyen et je ne retiens que les dessins de Ron Garney (encrés par Dan Green), puissants, avec un découpage très dynamique dans les scènes d'action et de chaos. Chaotique est un mot qui correspond aussi au parcours éditorial du titre car John Byrne n'est resté que trois épisodes de plus (restés inédits en V.F.) avant d'être écarté. Erik Larsen puis Jerry Ordway ont assuré l'intérim avant l'arrivée de Paul Jenkins à partir du #12. Ron Garney est resté jusqu'au #20 sans garder un bon souvenir de cette expérience tant il n'a jamais été à l'aise avec l'orientation donnée au bouquin.