Chut...

Comme je l'ai déjà mentionné dans un autre petit billet, je ne suis pas le plus grand fan de l'initiative Nuff Said qui avait touché une bonne vingtaine de comics Marvel fin 2001/début 2002 (selon les dates de sorties et de couvertures). Je lui préfère nettement le mois Flashback de 1997, plus régulier en qualité. Raconter une histoire sans paroles, doser le rythme des cases, gérer l'expressivité sans passer par les mots...ce n'est pas un exercice qui a permis à tous les auteurs de livrer un résultat convaincant et l'ensemble est très inégal même s'il y a des choses sympathiques...

Thor #44, l'un des chapitres de la prestation de Dan Jurgens, en fait partie. L'épisode muet arrive à un moment précis, la mort d'Odin qui a fait du Dieu du Tonnerre le nouveau souverain d'Asgard. L'atmosphère est donc pesante, dédiée au recueillement et correspond judicieusement à l'état d'esprit d'un Thor déambulant seul dans les couloirs de la salle du trône. Un objet en particulier lui rappelle un souvenir lointain lié à son père, ce qui sera également le cas de Balder, de Sif et même de Loki...

Le bien-nommé Le temps d'un souvenir alterne donc régulièrement entre le passé et le présent, ce qui se traduit visuellement par des différences sensibles dans le trait de Stuart Immonen et l'encrage de Scott Koblish. L'épisode ne s'élève jamais au-delà de l'anecdote (les situations ont déjà été exploitées par le passé, notamment dans les Tales of Asgard) mais la narration est fluide, le sujet se prêtant bien à cette façon de raconter, avec un côté solennel bien exprimé dans les dernières pages...