La jeune fille et la mafia

Avec ce troisième tome se clôt le triptyque de la vie d’Agata, une jeune polonaise émigrée aux États-Unis dans les années folles, vers 1930. Mêlant la réalité du syndicat du crime sicilien en Amérique, j’ai trouvé ce récit plus conventionnel que ce dont nous a habitué Olivier BERLION. C’est néanmoins une plongée dans les méandres de la mafia, de ses connexions avec la police et la politique, tous payés rubis sur ongle.

Le récit se passe à un tournant de l’histoire de l’Amérique. De nouvelles personnes au pouvoir bâtissent leur carrière politique sur la guerre contre la corruption, l’insécurité des grandes villes et le banditisme. Sur cette trame de fond, de grande épopée sociale et sociétale de l’Amérique des années 30, vient se greffer le destin singulier d’Agata.

Obligée de quitter la Pologne, après avoir accouché clandestinement, ce qui lui vaudrait la prison dans son pays, elle émigre vers les USA par obligation. Elle est accueillie par un oncle et un jeune et beau propriétaire de bar. Son rêve est de devenir musicienne et chanteuse.

Par un concours de circonstances dramatiques, elle se retrouve l’otage du parrain Lucky Luciano, qui, attiré par elle, l’aide à rendre ce rêve possible. Mais ce qu’elle a vu et ce qu’elle sait font d’elle une cible à abattre tôt ou tard.

Finalement, dans ce troisième tome, une happy-end surprenante clos un récit alternant le chaud et le froid.

Le dessin de Berlion a su saisir l’atmosphère particulière des villes mythique de Chicago et NY des années trente, quartier par quartier. Il sait aussi transfigurer avec talent, une jeune fille quelconque en beauté lumineuse, donner par un jeu de couleurs aux visages d’aquarelles, une présence et un mouvement filmographique. Le trait, les couleurs, les arrières plans, tout semble d’ailleurs s’être affiner entre les premier et le troisième tome.

Il a su donner du relief et de l’épaisseur aux personnages principaux et secondaires qui parsèment ce récit.

Un récit noir et romantique évoquant la destinée singulière d’une jeune émigrée polonaise, lumineuse et optimiste, dans l’Amérique mafieuse des années 30.