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Critique de Al Capone #1

par Korail le jeu. 8 sept. 2022 Staff

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Le gangster et la mama
Al Capone, c’est la confession imaginaire d’Al Capone à sa mère en prison. Un fils face à sa mère et face à Dieu. Et évidemment, on ne ment pas à sa maman. Alors tout est vrai sauf bien sûr tout le reste. Le reste se dit dans le décalage entre le texte et l’image et sous la plume et les crayons complices de Meralli et Radice apparaît le portrait d’une légende tout en nuances.

Les dessins posent l’ambiance, prennent le temps du décor. C’est très bien fait, on revit la ville américaine du début du XXe avec de belles illustrations et une belle lumière. On plonge dans la pauvreté comme système, avec la débrouille comme unique moyen pour s’en sortir. Quitte à gravir les échelons des mauvaises fréquentations. Un bémol pour moi, je n’aime pas le dessin d’Al Capone, son visage est trop rond et simplifié à mon goût. Même si l’original a effectivement un visage rond de bébé potelé, ici ça fait un peu vite fait. On s’y fait mais c’est dommage.

Al Capone ne ment pas, il se (la) raconte. Le vrai Al, c’est le petit Italien pauvre qui cherche à manger pour sa mère, le mari aimant qui fait baptiser ses fils, l’ami fidèle, le rital qui protège les siens. Le gangster de génie, l’assassin froid et calculateur est passé sous le silence de sa confession et de sa conscience : il faut que la mama ait une belle image de son petit Fonso, de son petit garçon sage et honnête. Je me suis laissée charmer et embobiner par l’enfant attentionné ou le gangster de génie mais tout l’intérêt de cette œuvre c'est que le dessinateur nous oblige à regarder en face l’assassin ; à mépriser le lâche, à comprendre aussi celui qui devient fou. Un vrai bon moment.

En bref

Confession imaginaire d’Al Capone à sa mère en prison, la BD Al Capone est une réussite : de l’enfant attentionné au tueur sans scrupule, du père catholique au gangster ambitieux, de Fonso à Scarface, tout est dit dans le décalage entre le texte et l’image. Al Capone ne ment pas, il se (la) raconte. Et sous la plume et les crayons complices de Meralli et Radice se dessine le portrait tout en nuances d’une légende (peu recommandable). Je le recommande.

8
Positif

Décalage texte image

Confession malhonnête de celui qui s'arrange avec sa conscience

Images de la ville

Lumière

Negatif

Le dessin d'Al Capone

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