Dans l’Ouest, du nouveau

Le quintet féminin récidive dans ce deuxième tome, avec une nouvelle musique, celle des armes. Rappelez-vous, nous avons fait connaissance avec ces cinq ladies dans le premier tome. Une jeune enfant noire, ancienne esclave évadée après s’être défendue avec ses moyens face à l’agression de son « propriétaire ». Une veuve anglaise, réchappée de justesse à une attaque de caravane par les Indiens, en ayant dû en tuer un pour cela. Une jeune indienne, sœur de l’attaquant, qui voulait se venger et qui a finalement rejoint ce trio initial. Une ex-institutrice, ayant pris la défense de ces femmes et devenue de ce fait hors-la-loi. Enfin, une prostituée noire, enceinte, qui s’est enfuie avec la caisse du bordel où elle œuvrait, pour offrir une meilleure vie à sa future progéniture.

Ces femmes, par obligation, coïncidence, ou manque de chance, sont devenues outlaws avec une prime sur chacune de leur tête, et la certitude, pour les chasseurs de primes qui les poursuivent, d’une victoire facile. Las, comme dans le premier tome, ces femmes ne sont pas des femmes faciles, mais des femmes fortes et déterminées.

Le dessin de l’autrice, dont j’avais apprécié le trait dans le diptyque « Camp Poutine », donne une ambiance explosive à ce western d’un nouveau genre. Les onomatopées, bruits, cris, explosent les cases pour animer le récit d’un rythme rapide et échevelé. Les couleurs orangées, les arêtes diagonales de certaines cases, les traits traçants le parcours des balles, renchérissent le mouvement accéléré de l’action. Car ne l’action explosive et de l’hémoglobine, il n’en manque pas.

Les dialogues, parfois décalés de l’époque sont à l’avenant, acérés et plaisants.

Un récit échevelé et explosif, valorisant le combat de cinq femmes contre l’adversité et le machisme ambiant. Hémoglobine et humour garantis.