Un meutre au coeur d'une communauté de survivants qui tentent de vivre ensemble

La source nous plonge dans un univers postapocalyptique dans lequel l’Homme essaie de survivre en petite communauté avec ce qu’il reste d’exploitable de la planète suite à un bouleversement climatique aux effets ravageurs. La communauté du Talion vivait semble-t-il paisiblement mais son fragile équilibre vient d’être rompu suite aux meurtres de plusieurs membres. Cet acte incompréhensible va venir bousculer l’ordre établi et faire ressortir les divergences de position au sein du groupe.

Les auteurs partent d’un après catastrophe pour se centrer essentiellement sur l’humain. Ses réactions, ses sentiments et finalement cette dualité entre la construction d’un Eden sur le papier avec des règles et une ligne de conduite très dirigée et des humains de différentes origines qui tentent de s’y adapter sans s’oublier. Cela a été abordé de nombreuses fois, notamment avec des zombies, des virus ou des attaques aliens. Les auteurs donnent leur vision de l’organisation d’une mini-société de survivants qui tentent d’apprendre de leurs erreurs et construire la société parfaite…. Mais existe-t-elle vraiment ?

Le seul bémol de cet album, c’est la thématique de fond déjà lue de nombreuses fois, sur différents supports et ce premier tome, de mon point de vue, n’apporte pas de plus-value sur le sujet, simplement une énième version dont on semble déjà connaître la fin.

On s’attarde sur différents personnages qui prennent vie devant nos yeux. Chacun ayant eu une histoire avant la Catastrophe, ils tentent tant bien que mal d’intégrer cette communauté et ses règles avec lesquelles ils sont parfois en grand désaccord. Par ce biais, les auteurs posent les questions autour de la religion, de la police, de la connaissance, à savoir si on peut ou pas s’en passer. C'est d'ailleurs peut-être le petit plus de cette histoire. Les meurtres qui viennent secouer la communauté permettent de fragiliser cet apparent équilibre en sortant du collectif pour faire ressortir les individualités.

La construction de l’histoire, façonnée comme un polar par l’enquête de l’ancienne flic, permet de rencontrer tour à tour les différents personnages et comprendre les motivations de chacun. Cela vient bousculer les notions de bien, de mal et permet de rendre un bel hommage à la grande diversité de la nature humaine. De plus, on se rend rapidement compte que cette communauté abrite quelques secrets enfouis et cela vient titiller la curiosité et apporte un intérêt supplémentaire.

Les dessins servent bien l’histoire. Ils sont essentiellement centrés sur les personnages, plutôt expressifs. Le scénario étant dense, il n’y pas de pleine page pour accentuer une découverte, une impression mais des demi-pages au mieux. Le découpage reste du coup assez classique pour répondre servir au mieux l’histoire. A noter cependant un joli bonus en fin d'album qui permet de voir toutes les recherches des personnages qu'a pu faire le dessinateur.

J’ai passé un bon malgré un genre qu’on voit énormément ces dernières années, celui de ces survivants qui tentent de se reconstruire en société malgré leur divergence. Les auteurs abordent des thématiques intéressantes comme la religion, la police, l'accès à la connaissance et évidemment la vie en communauté malgré nos différences. J’attends de voir dans quelle direction vont nous emmener les auteurs en espérant qu’ils sauront me surprendre davantage.