Et si on avait le courage de vivre

Sophie artiste de et dans la vie vient de mourir. Et Francesco qui ne l’a pas vue depuis des années en est tout retourné. Sophie, son doux rêve, son amour de jeunesse, son fantasme de toujours. Et s’ils avaient réussi, et si leur histoire avait eu lieu. En mieux. En vrai. En différent.

Avec Comme si c’était arrivé Lorenzo Coltellacci et Tamara Tantalo explorent différents niveaux du deuil. Le deuil d’une personne d’abord, et ceux qu’elle touche ; le deuil d’une histoire que l’on n’a pas vécue et enfin, celui d’un espoir toujours latent. Dans la BD, le temps du deuil se dilate pour éviter de poser un point final à une relation que Francesco et Sophie n’ont pas su vivre, ou pas eu le courage de tenter. C'est aussi un moment pour penser le doute : qu'est-ce qu'un grand amour rêvé face à la femme de sa vie vécue ? Le deuil est le moment privilégié de révélations intimes dans cette œuvre et j'ai bien aimé suivre ce temps suspendu entre le désir et l’acceptation.

Les dessins de Tamara Tantalo accompagnent tout en finesse et en douceur cette hsitoire. Le parallèle temporel entre les émotions du jeune homme et du jeune retraité est mis en scène de manière efficace par des changements de couleur d’ombres. C’est très joli.

J’ai beaucoup aimé cet ouvrage doux et triste, ce moment emprunt de tendresse et de nostalgie. C'est tout simple. Une histoire qui plaira à tous ceux dont la vie reste marquée par un « et si... » qui accompagne.