Une adaptation splendide d'un texte ardu à aborder.

Je connaissais déjà des adaptations des frères Brizzi comme "L'automne à Pékin" et "Les contes drolatiques". J'avais découvert sur leur site les superbes dessins qu'ils avaient réalisés pour illustrer des scènes d'opéras (genre musical que j'aime beaucoup). Donc c'est quasiment les yeux fermés que j'ai choisi ce nouvel album.

J'ai déjà eu l'occasion de découvrir des œuvres inspirées par la Divine Comédie de Dante comme la trilogie de Go Nagai ou "En enfer avec Dante", vision modernisée par Michael Meier. Comme beaucoup de gens, je connaissais aussi les gravures de Gustave Doré. Cela faisait beaucoup de références que je devais "oublier" avant de me plonger dans ma lecture.

Les auteurs expliquent dans leur préface leur choix de ne pas réaliser une pure bande dessinée ou un livre illustré mais plutôt un mélange des deux. Ils expliquent aussi pourquoi ils n'ont pas illustré en totalité l'œuvre de Dante pour éviter des scènes redondantes et aussi, je crois, éliminer des références historiques difficilement compréhensibles pour des lecteurs actuels.

Le résultat est éblouissant. J'ai retrouvé un style qui évoque par moments les gravures de Gustave Doré, mais qui a le dynamisme des albums de BD d'aventure. Dante n'y est pas présenté comme un super-héros : il a peur, il se fatigue, il a mal aux pieds… Sans Virgile pour le guider et le motiver en permanence, il n'aurait pas rejoint sa chère Béatrice. En effet, il retrouve sa bien-aimée à la fin de l'album sans passer par le purgatoire et le paradis comme dans l'œuvre originale… dommage, j'aurais bien aimé voir ce que les auteurs auraient fait de ces deux univers.

Une grande réussite qui m'incite à enfin lire l'œuvre de Dante que j'ai dans ma bibliothèque.

À posséder dans sa bédéthèque!