Une découverte de l'univers carcéral via les cours proposés aux détenus

Quand Galien a accepté d'animer un atelier de dessin en maison d'arrêt, il ignorait tout du monde dans lequel il entrait avec le bruit des clés servant à ouvrir les nombreuses grilles, les odeurs, les caméras de sécurité… Heureusement, il a pu compter sur l'appui de Marion qu'il avait connu en maison des jeunes et qui travaille maintenant pour le SPIP (Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation) au moins aux débuts car les gardiens ne sont pas toujours vraiment enclins à l'aider. Puis il y a les détenus aux profils très différents mais pour lesquels il respecte la règle de base : "ne pas leur demander pourquoi ils sont là".

Les cours sont des occasions pour les détenus de sortir des leurs cellules et de sortir de la routine carcérale. Certains ne sont pas vraiment intéressés par le cours de Galien et d'autres ont de vrais talents de dessinateurs. Galien doit faire attention à ne pas se faire piéger par excès de gentillesse en répondant trop vite aux demandes de ses "élèves" : un gobelet par ci, une gomme par là… Marion lui apprend vite que tout se vend en prison même un morceau de gomme!

J'ai beaucoup aimé les dessins de Galien qui sont respectueux des personnes "croquées". Il a bien sûr changé les noms des détenus dont il présente les portraits. Il y a énormément d'humanité dans son travail. Ses personnages sont expressifs et réussis. Je pense qu'il a fidèlement transcrit l'esprit des échanges qu'il a eu avec tous ceux qu'il a croisé lors de ses 2 ans de cours (comme il a travaillé de mémoire, il ne se rappelait sans doute pas des mots exacts!). En plus, il fait preuve d'autodérision quand il se met en scène avec humour faisant des gaffes.

L'éditeur Steinkis a encore une fois permis la parution d'un album de témoignages intéressant et très humain.

Un album à lire absolument pour découvrir une face inhabituelle des prisons.