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Critique de Mutant #8

par Valoulou le lun. 20 mars 2023

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Finish of Justice

De retour pour un huitième numéro de Mutant - c'est parti !

Revenant à sa qualité d'impression initiale (celle qu'il y avait depuis le numéro 2), ce nouvel opus marque également le retour de l'édito en son sein, ce qui, je pense, renforce l'échange avec les lecteurs, mais surtout, signe la fin d'une de ses séries - la deuxième dans l'histoire du magazine - et pas des moindres..., nous y reviendrons plus bas.

Comme à l'accoutumé, nous retrouvons notre super-bande de super-salariés en ouverture, reprenant le récit là où il s'était arrêté dans le numéro précédent, la rencontre entre la nouvelle stagiaire de la photocopieuse et le super-employé, Dynamo.

Pour rappel, dans le numéro 7, son flirt lui faisait la gueule et, au retour de mission, la petite nouvelle était présentée à balèzeman. Tombant immédiatement sous le charme l'un de l'autre, tout commençait bien, jusqu'à ce qu'une alerte soit lancé et qu'il se retrouve à devoir partir en mission au Vietman - enfin ça s'appelle pas le Vietnam chez eux, mais c'est pareil. Évidement, il l'emmène sous son bras et elle se fait enlever par le nouveau super-vilain, Dragon-Rouge, qui l'a bâillonné (il lui a attaché les mains dans le dos) et l'a jetée au fond d'une petite grotte - quoi de plus intelligent que d'emmener sa comptable à la guerre me direz-vous (?) ; je n'en sais rien, mais le scénariste devait trouver ça logique. Bref, avec l'inutilité de son enlèvement par le méchant, Dynamo est boosté et retrouve la grotte où elle était "prisonnière", lieux qui évidement était le repaire du vilain. Dynamo lui pète les dents et en voyant sa puissance, l'armée ennemie rend les armes. LOGIQUE !

Un récit pauvre, plus nié que d'habitude et sans profondeur qui rabaisse encore plus le niveau. Heureusement que la deuxième aventure, mettant en scène l'Escouade Tonnerre relève un peu tout ça.

En effet, dans ce nouvel épisode, nous suivons nos quatre prolos (oui, ils sont les petites mains de l'Agence Tonnerre) aller au turbin pour enquêter sur la destruction de défenses maritimes américaine et, accessoirement, sur la disparition de pêcheurs. Très vite nous comprenons que ce sont les communistes qui ont fait le coup, évidemment assistés par un scientifique nazi (ils ont pas réussi à choisir alors au lieu de tirer à pile-ou-face, ils ont mit les deux - peut-être là pièce est-elle tombée sur la tranche ?). On apprend que les pêcheurs sont transformés en anthropo-poiscailles afin d'être utilisés comme saboteurs pour détruire les défenses sous-marines 'ricaine et ainsi préparer une invasion sur le territoire de Ronald McDonald. Un boum final et les voilà rapellés d'urgence pour une nouvelle mission périlleuse que nous découvrirons dans le prochain numéro sans même qu'ils aient eu le temps de poser un RTT.

Un épisode certes maigrichon dans son contenu mais un peu plus travaillé que celui de Dynamo. A noter également qu'il a quelque peu vieilli dans son contenu. Mais il a au moins le mérite de proposer un récit divertissant.

Puis, vient enfin le moment que j'attendions tous (non, il n'y a pas d'erreur, j'ai vraiment écrit ça) ! Fist of Justice, la fin d'une institution.

Nous ouvrons ses pages sur la dernière partie de l'attaque zombie, sur laquelle nous étions restés la dernière fois. Ceux-ci ne font finalement pas long feu face à notre FoJ et son compagnons venu des Limbes. Cependant un journaliste un peu mégalo et fourbe en profite pour paparazziter le bon héros tout de bleu et rouge vétu. Ce dernier peu satisfait détruit le matos du mauvais journaleux qui, mesquin au possible, avait déjà produit une copie de ce qu'il avait filmé...

S'ensuit la dernière aventure de Fist of Justice publiée par Dante Éditions. S'exécutant sur deux parties nous suivons le personnage affronté dans la première un colosse de lave, puis dans la seconde une armée d'êtres mi-taupes mi-humain. Le tout encore filmé par le tocard de journaliste qui ne veut plus laisser FoJ peinard.

Une histoire très intéressante du point de vue de l'évolution du personnage. Les péripéties n'étant qu'un prétexte pour le faire bouger dans le décor et le mettre nez-à-nez face au décalage qu'il représente. Ayant loupé trente ou quarante ans d'évolution du monde, il navigue dans un univers qui n'est plus le sien, où la technologie n'a rien de commun pour lui, où les mœurs ne sont plus aussi libertaires qu'ils l'étaient en son temps. Ce passage reflète à lui seul tout le potentiel de la série, mêlant un propos intelligent à un humour sympathique tout en se fondant dans l'action et l'absurde propre à une BD de super-héros. Un gros potentiel qui aurait mérité d'être continué !

La dernière planche s'achève alors sur une ouverture, un homme connaissant l'identité secrète du justicier masqué venant le solliciter pour une nouvelle quête.

Rien de plus n'a été publié en France sur la licence et bien que la suite, se limitant à quelques chapitres fût dessinée en version originale, le contenu était trop peu conséquent pour pouvoir être publié en volume relié. Les éditions Dantes pourraient peut-être publier cette suite dans Mutant ?? (s'il vous plaît ?? Pitié ???), on ne sait jamais... (c'est une idée comme une autre après tout).

En tout cas, cette série me manquera et bien qu'elle va être remplacée par Babe de John Byrne dans le numéro 9, je vais avoir du mal à me faire à l'idée qu'elle est terminée tant elle m'a plu.

Enfin, nous retrouvons X, notre charcutier vengeur. 

La journaliste / bloggeuse ayant eu la trouille de sa vie à la fin du chapitre précédent lorsqu'elle reçue une photo d'elle barré en rouge (signe que X l'a mit sur sa liste de cibles), elle décide de fouiner encore plus en profondeur et de se mettre en quête de la tanière du justicier-sociopathe.

Suivant son enquête jusque dans les bas-fonds d'Arcadia, elle se retrouve face-à-face avec une bande de tarés qui disent vouloir lui poser une question, couteaux en mains. Se réfugiant dans une ligne de métro souterraine peuplée par une armée d'autres parias, elle est sauvée miraculeusement par X qui prend alors à cœur de lui rendre service en débitant en petits bouts les débillos qui la suivaient. Elle s'échappe et se rend compte qu'il lui a laissé un message dans son sac-à-main, lui faisant hâtivement comprendre qu'il est bien décidé à faire d'elle du steak.

Elle trouve refuge chez les flics qui vont la suivre jusqu'à la Batcav... la Xdécharge où nous comprendrons rapidement qu'en plus d'être accro aux effluves de sang, d'être physiquement effrayant et moralement douteux, le justicier se révèle être un calculateur et un stratège de génie. Mais je ne vous en dit pas plus, ce serait gâcher le suspense qui laisse entrevoir une suite passionnante je pense !

X se construit de plus en plus et, bien que l'on ait pas encore le but précis de l'histoire, le mobile - si je puis dire - l'ensemble s'épaissit et se développe pour laisser naître un polar noir, violent et gore qui peut débaucher sur une ligne plus intelligente que je ne l'imaginais à la base.

Voili, voilou...

Comme d'habitude je vous laisse le lien pour vous procurer ce nouveau numéro (https://shop.editionsdanteproduction.com/1783081-MUTANT-N-8) et vous retrouve pour une chronique du neuvième.

En bref

Un super numéro bien que proposant une aventure de Dynamo faisant un peu baisser l'équilibre de l'ensemble.

8
Positif

Fist of Justice creuse une réflexion sur l'évolution du monde très bien pensée.

X est de plus en plus intrigant, de plus en plus passionnant.

La qualité du papier est comme avant !

Negatif

Fist of Justice c'est fini.

Moi, patron de leur Agence d'intérim de super-salariés ?! Jamais j'aurais embauché Dynamo ! Il est bête, antipathique et vient au bureau pour reluquer le cul de la secrétaire. Vraiment pas pro le gars !

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