Une SF à l'ancienne

Nouveau manga chez les éditions Ki-oon, Badducks de Toryumon Takeda. Aujourd'hui étoile montante du manga, Toryumon Takeda a écrit seule les 900 pages qui composent Badducks, les vendant chapitre par chapitre dans les conventions. L'énergie de ses personnages, l'originalité de son histoire et la précision de son trait attirent rapidement l'attention des maisons d'édition, et c'est finalement chez Futabasha que son récit sera publié. Le manga a débuté en 2021 au Japon et compte au total 4 volumes (terminé).

Synopsis : Morgan n'a jamais eu de chance. À 10 ans, il est abandonné par ses parents, et 20 ans plus tard la mafia vient lui réclamer le règlement de la dette qu'ils lui ont léguée. Sans le sou, le seul moyen de s'en acquitter est de servir de cobaye aux expériences de Nguyen, maître du monde du crime. Les rejetés de la société, et en particulier les non-humains, finissent sous ses ordres en tant que tueurs, prostitués ou travailleurs forcés. Morgan se réveille avec un tube dans la nuque et une force exceptionnelle ! Son identité a été effacée : le voici condamné à une vie de servitude. Au moment où il croit tout perdu, Lisa, dernière représentante de son espèce et esclave de la mafia, lui propose un plan d'évasion. Rien ne tourne comme prévu, et les fugitifs se retrouvent avec un bébé dans leurs bagages ! Peu importe, ils font avec. Les deux comparses n'ont ni expérience du combat ni ressources, mais leur soif de liberté est sans égale !

En voilà une bonne surprise. Une très bonne SF que j’ai envie de qualifier « à l’ancienne ». L’univers un peu futuriste mélange humains et « non-humains ». Parmi ces derniers on distingue une sorte d’extraterrestres qui ont une plus longue espérance de vie et des antennes sur la tête et des humains qui ont été trafiqués après leur avoir enlevé certains organes.

« Un homme et une femme qui ont des difficultés à se livrer, étrangers l’un pour l’autre, se retrouvent avec un bébé sur les bras et son contraints de s’associer pour survivre… » Voilà le pitch de départ de la mangaka. Un pitch qu’elle a imaginé toute petite et qui sort enfin. L’homme c’est donc Morgan, l’humain devenu « non -humain » mais avec une force décuplée grâce à une nouvelle technologie. Cependant cette force est associée à une faiblesse, il est très fatigable et peut s’évanouir. Avec lui, Lisa, une « extraterrestre » prostituée contraint de travailler à l’ « usine ». Tous deux se retrouvent dans l’usine de Nguyen, ce chef de la mafia qui vend des organes sur des donneurs qu’il garde ensuite pour servir de main d’œuvre. Pour sortir de cette condition Lisa demande à Morgan de l’aider à s’évader. Un road trip démarre alors.

J’ai beaucoup aimé la construction du récit. Les trois premiers chapitres s’attardent sur trois personnages de l’histoire. Le fameux Morgan, Lisa la prostitué et enfin Nguyen le méchant de l’histoire. Une lecture décousue par moments qui alterne moments présents et moments passés sans réelles transitions entre les deux, heureusement, un fond noir nous aide à comprendre où on en est. Le road trip démarre, mais Nguyen veut absolument retrouvé Lisa essentiel pour son bizness.

Au final, un manga assez atypique qui m’a beaucoup surpris. J’ai adoré la construction du récit avec des personnages très vite attachants. Une histoire en 4 tomes dont j’ai très hâte de découvrir la suite.