Le tailleur et le maître d'hôtel

Après ma découverte de Mon voisin le métalleux, impossible de m'arrêter en si bon chemin avec Mamita. Ça tombe bien, Hana Collection a décidé de publier cette année un nouveau titre de l'autrice, la duologie Bienvenue chez Ginmokusei.

L'autrice a le chic pour trouver des sujets originaux. Après son oneshot sur un amateur de musique Metal, place à un jeune homme reprenant la boutique de costumes sur mesure de son grand-père décédé et aidé par un mystérieux maître d'hôtel qu'il croise au détour d'une soirée. J'aime quand les histoires ont des cadres originaux.

Démarrant par une scène que je pensais assez hot, l'autrice m'a surprise au final avec un scénario assez subtile où le sexe et le désir sont bien loin d'être la première particularité de l'histoire. En effet, à la place, elle préfère se concentrer sur la belle histoire  d'Ubuki, un jeune homme qui a décidé de démissionner de son boulot pour reprendre le magasin de son grand-père et ainsi vivre de sa première passion : tailler des vêtements. Mais ce n'est pas aussi facile qu'il le pensait et la boutique est à deux doigts de fermer. 

J'ai beaucoup aimé ce focus sur un métier rarement abordé. Le duo que le héros va opportunément former avec Théo, un ancien maître d'hôtel, sera surprenant. Ce dernier, tel un conseiller marketing, va le conseiller pour l'aider à ne pas couler et à sauver son entreprise. Ce ne sera pas simple, il faudra remonter ses manches, faire des sacrifices, mais ce sera porteur. L'autrice va peut-être un peu trop vite en nous racontant cela, emportée par l'énergie qu'elle met dans son récit, mais c'est plaisant et original de suivre un tel projet. Ça change !

La romance est subtilement glissée dans le récit, bien qu'ubuesque tout de même. Les héros se rencontrent de manière inattendue mais c'est crédible. C'est plutôt la façon dont Théo suit Ubuki qui surprend et tout ce qu'il fait ensuite pour lui. Cependant, il est sexy en diable et la fraîcheur d'Ubuki donne envie de voir ce qu'il pourrait advenir d'eux s'ils étaient ensemble. On se plaît donc à suivre chaque petit signe de rapprochement, surtout du côté d'Ubuki car on sent bien que Théo est particulièrement open, lui. 

Alors certes, nous sommes dans un schéma très classique du beau gosse sûr de lui, face au jeune maladroit, moins sûr de lui, qui hésite et rougit, face à l'assurance de l'autre, mais ça fonctionne très bien. Théo est à la fois classe et mystérieux, avec le coeur sur la main et une assurance très attirante. Ubuki est touchant dans ce rôle de jeune premier hésitant, un peu perdu, mal dans sa peau aussi à cause de sa couleur de peau plus foncé. Petit clin d'oeil au racisme endémique de la société japonaise bienvenue. 

J'aime toujours autant les dessins de Mamita qui semble avoir passé une sorte de brosse à reluire sur les personnages et leur histoire. C'est un trait classique mais terriblement fin et séduisant, qui fait son petit effet, surtout quand les héros sont en costume ou le tombent !