Atroce lecture (dans tous les sens du terme)

Il est toujours plus simple de donner un avis nuancé sur un album qui nous plaît… Aujourd’hui, ça va être vraiment très compliqué pour moi de vous parler de cette horreur qu’est Red Room: Trigger Warnings.

Je préfère prévenir tout de suite, je suis de base totalement hermétique au cinéma gore et je sais que ce style a son public mais j’ai retrouvé ici la sensation que je déteste et je ne pourrai donc pas réellement dire du bien de cet album qui pourrait cependant plaire aux amateurs du genre.

Je n’avais pas lu le premier tome, je n’en avais même jamais entendu parler, mais pour pouvoir rédiger cet avis, je me suis infligé la lecture malaisante de ce qui est pour moi une des plus grosses atrocités que j’ai pu lire jusqu’à aujourd’hui.
Pour le coup, je ne peux que reconnaitre que ça en fait une énorme réussite pour l’album parce que c’est le but qu’a voulu atteindre Ed Piskor avec Red Room : cultiver le malaise visuel et moral en imaginant cette plateforme de streaming très particulière.

Synopsis (à ne pas mettre sous les yeux de personnes jeunes ou sensibles) :
Red Room est un univers proposant des recueils de courts récits d’horreur moderne. Pour planter le décor, on se trouve sur le darknet, un internet parallèle sur lequel se passent des choses dont il vaut mieux ignorer l’existence ; C’est donc l’endroit parfait pour développer un univers horrifique. Red Room est un espace virtuel sur lequel on peut voir des meurtres en direct… Voilà le pitch général. Pourquoi pas.

Je n’ai pourtant jamais été plus dérangé que ça de lire des trucs violents ou glauques, j’aime même plutôt ça quand c’est bien amené avec une pointe d’humour noir.
Mais alors ici, au secours. Chaque page est plus malaisante que la précédente mais sans aucun autre but que de vous exposer une scène gore sur fond de ce qui semble se vouloir être de l’humour que je n’ai absolument pas saisi.

Vous l’aurez compris, je n’ai pas passé un moment spécialement agréable à la lecture et je n’ai même pas pu me rattraper sur l’appréciation graphique que je trouve grossier et sans réel intérêt mais qui étrangement colle parfaitement à l’ambiance générale pour ajouter du malaise visuel au malaise déjà bien présent.

Normalement, c’est l’endroit où je mets des planches, mais on va éviter pour celui-ci. 

J’ai été content de fermer l’album pour la dernière fois et de pouvoir oublier ce que j’ai lu. Quelle idée d’avoir eu l’audace d’éditer ça. J’espère pour Delcourt que ça trouvera son lectorat mais ce n’est clairement pas moi qui pourrait argumenter en faveur de cet album.