La jeune fille éblouie

Un dessin très subtil illustre ce roman graphique. Un récit qui décrit la France, gouvernée par Catherine de Médicis, mère du roi Charles IX et régente au vu du jeune âge du roi. Un monde ou l’intérêt commun est « … la volonté de Dieu et celle du roi ».Mais catholiques et huguenots n’interprètent pas de la même façon la volonté de Dieu, et si la cohabitation n’est pas possible, alors reste seulement la voie de la guerre, civile et religieuse.

Une jeune fille, intelligente, un peu futile, pleine d’ambition et de fascination pour la cour et tout ce qui brille, est choisie par la régente, pour devenir une de ses demoiselles d’honneur. Native de Lyon, la reine la prend avec elle dans le tour de France qu’elle réalise durant deux ans, de 1564 à 1566 pour tenter de réconcilier les factions religieuses rivales et apaiser le royaume. Puisant aux sources historiques les plus récentes, l’auteure présente un portrait de Catherine de Médicis, actrice de paix plutôt que va-t’en-guerre. Elle montre aussi les dessous de l’histoire, où le prétexte de la religion cache souvent la soif inextinguible de pouvoir. Elle montre aussi, au travers de jeunes filles, figures de roman, ce qui traverse la société de cette époque, entre les lumières d’une plus égale condition et l’obscurantisme des privilèges ; La raison du plus fort restant toujours la meilleure.

Sur un dessin et des dialogues d’une finesse exquise, Manon Textoris nous propose un récit fable très documenté, sur une période tourmentée de l’histoire de France, en pleine guerre de religion. Elle le fait au travers du regard d’une jeune fille, espionne malgré elle.