Enfants perdus

Même si le thème est triste et fort émotionnellement, ce premier tome a tout l’air d’une déambulation d’un homme à la recherche de lui-même, qui parcourt tous les chemins de traverse pour ne pas arriver trop à se rencontrer. Samuel, ancien scout, juif, est dépisteur. Il tente de retrouver les enfants juifs cachés dans des familles françaises, dans les Pyrénées. Mais dans cette France rurale, qui peine à reprendre vie après une période difficile, des règlements de comptes, la parole est fermée, surtout envers les étrangers. Samuel essaie pourtant de mener son enquête, avec peu de pistes et un sens de la psychologie nettement à revoir.

Le dessin fait penser à Giordano, ce qui est pour moi un compliment. On sent l’affection pour les personnages, leurs traits tendus trahissant leurs combats intérieurs. Il sait rendre, par les couleurs les jours heureux ensoleillés et les nuits sombres sous la neige. Un trait gracile qui concourt à contrebalancer la gravité du propos par la légèreté du dessin.

Samuel cherche une enfant, un bébé caché dans une famille durant la guerre. La famille a été dénoncée, peut-être par une jeune fille, amoureuse d’un soldat allemand, qui a été tondue à la libération pour cet amour désormais insupportable. Il s’y prend mal. Trop de cauchemars dans ses nuits, trop de tension et d’interdits dans sa vie.

Les auteurs nous proposent un diptyque sur les chemins des Pyrénées où un jeune homme Samuel, mène une double quête : la recherche d’enfants juifs disparus et celle de lui-même.