J'ai en premier lieu été choquée par le choix d'édition de ce yaoi : le format est original mais les quelques 320 pages de ce tome auraient sans doute mérité un plus grand format, ne serait-ce que par soucis de confort de lecture. Mais ne jugeons pas un livre à sa couverture. Ayant reçu de nombreux retours positifs sur ce yaoi, j'ai pris mon courage à deux mains et ai lu le premier tome. Ma première remarque fut : ENFIN! Enfin, un yaoi dont les protagonistes ressemblent à de vrais mecs, ont un charisme et ne s'attardent pas sur des questions pseudo-existentielles telles que 'non, c'est mal! Mais je l'aime...'. Ils savent pourquoi ils sont là, où ils sont et on le sent. Les questions que l'on se pose alors ne sont plus de l'ordre de 'vont-ils se rendre compte qu'ils s'aiment ?' ou 'comment va-t-il éclaircir ce quiproquo?' mais plutôt de l'ordre de 'n'est-ce qu'un jeu ou y a-t-il des sentiments ?' ou 'va-t-il s'en sortir ?' (et parfois même 'va-t-il pouvoir marcher encore ?'). Les scènes de sexe sont, certes, très présentes, mais indispensables à l'histoire : c'est ce qui lie les personnages principaux et fait avancer le récit - qui ne brille pas forcément par sa complexité mais certainement par son audace de faire coucher deux (vrais) hommes ensemble pas par amour, mais parce qu'ils n'ont pas réellement d'autre alternative (bien que cela ne semble de prime abord vrai que pour Sword ). Des dessins expressifs et justes, des décors peu chargés (univers carcéral oblige) et une entrée en matière des plus directes nous plongent instantanément dans l'univers sombre et violent d'UGH sans pour autant que les nombreuses scènes de sexe se suivent et se ressemblent, donnant un rythme et une certaine intensité au récit - récit bien trop souvent redondant d'un yaoi à l'autre. J'ajouterai simplement qu'il est toujours appréciable de voir des personnages qui évoluent par eux-même. Ne vous attendez donc pas à une histoire sage et rangée de deux lycéens transis d'amour, attendez-vous à du sexe, de la violence et du sang.