Se voir dans l'oeil de l'être aimé

On a tous des thèmes qui nous attirent plus ou moins dans les histoires qu'on lit. La photographie et l'art en général est un motif que j'apprécie énormément pour ce qu'il a de révélateur et ici, ce fut particulièrement le cas le temps de cette tendre romance.

Avec sa douce couverture hivernale mais chaleureuse, La fée des neiges est le premier titre de Tomo Serizawa à nous parvenir. Publié chez Printemps Shuppan au Japon comme Ringo Yuki, j'ai trouvé une vraie filiation entre les deux, le titre présent me rappelant un peu l'ambiance des Âmes perdues de la seconde.

C'est en effet également, comme chez Ringo Yuki, avec beaucoup de délicatesse et de douceur que Tomo Serizawa met en scène la rencontre d'Haruki, qui a grandi sur l'ile d'Hokkaïdo et souffre encore de la perte de ses parents, et de Narumi, un photographe animalier autrefois malade qui prend grand plaisir à vivre pleinement sa vie en voyageant et capturant des moments magiques sur sa pellicules. Haruki va accueillir chez lui, le temps de l'hiver, Narumi pour lui offrir le havre de paix nécessaire à sa recherche de "fées des neiges", des êtres qu'Haruki pense oniriques mais qui se révèleront peut-être tout autre.

Nous sommes ici sur un scénario assez classique de rencontre et de romance voire de relation tout court qui prend son temps pour naître. Il faut laisser le temps à Haruki de s'ouvrir, lui qui est un peu comme un animal sauvage, un animal blessé, malgré son grand coeur le poussant à aider tout le monde. Narumi aura cette patience, lui, l'habitué des planques pour prendre la meilleure photo possible des animaux qu'il vise. Il en fera de même ici et cela nous offrira un moment rempli de charme.

J'ai beaucoup aimé la lente et tendre ambiance de ce titre, permettant de découvrir le passé de chacun, leurs aspirations mais aussi leurs peurs. Ce n'est donc pas pour son originalité mais plutôt pour sa sentimentalité que le titre pourra frapper le lecteur. Car les émotions mises en branle par Tomo Serizawa sont tendres et chaleureuses, que ce soit entre Haruki et Narumi ou encore la grand-mère et les amis du premier qui cherchent à leur façon à l'épauler et l'aider à aller de l'avant.

Le rôle de la photographie dans l'histoire m'a bien sûr énormément plu. Evoquer le rôle du regard et de la pellicule pour fixer des moments et des sentiments ne pouvait que me toucher en plein coeur, ce fut le cas. Il faut dire que le dessin plein de joliesse de l'autrice a bien aidé également.