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Critique de Shamisen

par ginevra le dim. 11 juin 2023 Staff

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Un livre d'une beauté exceptionnelle à l'extérieur comme à l'intérieur

Quand Haru, une joueuse de Shamisen aveugle, rencontre un kappa, elle ne réagit pas comme les autres humains. Pour la remercier le kappa lui fait un don peut-être empoisonné : la clé de la dimension divine. Cela lui permet de voir la déesse du bonheur, Benzaiten, et de jouer en duo avec elle, mais elle rencontrera aussi Yuki Onna, la femme de neige, qui va la geler ainsi que tout ce qui l'entoure jusqu'à ce que son chant fasse revenir le printemps. Elle croisera Hokusai moribond et sa musique le rétablira.

Deux auteurs brésiliens que je ne connaissais pas se sont unis pour créer ce conte. Le scénariste Tiago Minamisawa a grandi avec les traditions japonaises par sa famille et s'en est inspiré pour cette histoire. Les dieux et esprits ne sont pas tous aussi féroces que la femme de neige, heureusement pour Haru. Le déroulement de la vie de la musicienne m'a évoqué les films japonais des années 1950-1960 que j'aime tant : classiques de Kurosawa, Mizoguchi, Ozu… et aussi celui du récent Hokusai racontant la vie du peintre. Cela m'a évoqué aussi l'histoire de Hoichi-le-sans-oreilles raconté par Lafcadio Hearn et filmé dans Kwaidan de Masaki Kobayashi (qui reprend aussi le conte de la femme de neige). Une histoire au déroulement lent et calme à déconseiller aux amateurs d'action pure.

Guilherme Petreca a splendidement illustré ce conte en s'inspirant des maîtres des estampes des XVIIIe et XIXe siècles : Hokusai bien sûr dont il reprend certains dessins pour s encontre avec Haru, mais aussi Utamaro je crois (mon peintre japonais d'ukiyo-e préféré). La colorisation évoque celle des estampes passant de tons un peu passés à des couleurs vives ou au N&B pour les souvenirs ou la période de gel. Comme son scénariste, il travaille dans l'animation et cela se remarque au découpage des cases et au côté dynamique de certains passages

Un dossier explicatif extrêmement intéressant est donné en fin d'album avec des explications des termes japonais et des éclaircissements sur les chansons. Chansons dont les textes sont donnés dans leurs intégralités et que l'on peut découvrir grâce à un QR-code. De savants intervenants évoquent la musique japonaise, l'ukiyo-e et les biographies des personnes qui ont inspiré Haru et son maître.

J'ajoute que l'objet livre est d'une qualité exceptionnelle avec un dos toilé et imprimé sur un papier un peu grège qui évoque par ses légères marbrures le papier japon. Merci Ankama.

Une formidable réussite qui mérite sa place dans les bibliothèques de tous les amateurs d'art japonais : peinture et/ou musique.

En bref

Un indispensable pour les tous les amateurs d'arts japonais, peinture et/ou musique. 2 auteurs brésiliens à découvrir et à suivre : Tiago Minamisawa au scénario et Guilherme Petreca aux graphismes. En plus, ce conte est présenté dans un beau livre de qualité exceptionnelle. À découvrir au plus vite!

10
Positif

superbes dessins inspirés des maîtres japonais

conte évoquant la mythologie japonaise et des contes connus.

livre de grande qualité : beau papier et belle relieure

Negatif

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