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Critique de The Flash Chronicles #1992

par Le Doc le mar. 20 juin 2023 Staff

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Je m'appelle Wally West, je suis l'homme le plus rapide au monde...

Après Superman, Batman et la JSA, c'est au tour de Flash de rejoindre l'excellente collection Chronicles de Urban Comics. J'aurais pu ajouter "actualité cinématographique oblige" mais le Flash du grand écran reste Barry Allen (enfin, un Barry très éloigné de celui des comics) alors que le héros de cet épais volume est son jeune acolyte puis remplaçant Wally West. Les Chronicles publiés par Urban s'intéressent à la période post-Crisis, événement pendant lequel Barry Allen s'est sacrifié. Wally West a ensuite repris le flambeau et le premier numéro de sa nouvelle série est sorti en juin 1987 (date de couverture). 

Comme l'année mentionnée sur la couverture de Flash Chronicles le montre bien, on prend la série en cours de route pour une raison bien précise car 1992 marque l'arrivée sur le titre du scénariste Mark Waid qui signait là sa première grande prestation sur une série régulière après avoir été un jeune responsable éditorial pour DC Comics à la fin des années 80. Compte tenu du parcours éditorial chaotique de DC en France, c'est une période que je connais assez mal et le long article introductif de Yann Graf est donc idéal pour remettre dans le contexte et détailler les quatre premières années du volume 2 de The Flash scénarisés par Mike Baron et William Messner-Loebs. D'après ce résumé, le Wally West de l'époque n'apparaît pas comme quelqu'un de très sympathique mais il a évolué, notamment grâce à l'influence des personnes qui l'entourent et qui ont leur importance dès le premier numéro de l'année 1992.

1992 s'ouvre sur la fin du run de William Messner-Loebs, aux commandes depuis le #15 et qui avait décidé de quitter la série pour des raisons d'emploi du temps chargé. Ses dernières histoires permettent de se familiariser avec Chunk et le Fifre et aussi d'avoir une bonne idée de la vie familiale et amoureuse compliquée de Wally West. Ici pas de grosses sagas mais une jolie décision dans le #58, des malentendus difficiles à gérer tout en démêlant un mystère dans les #59 et 60 et un double mariage dans le #61. Déjà agréable à lire...et ce qui suit est encore mieux...

Mark Waid a choisi de commencer son travail sur Flash par une relecture des origines de Wally West, l'équivalent d'un Year One. Et il l'a fait en respectant l'oeuvre de John Broome et Carmine Infantino tout en la modernisant grâce à un soin apporté à la caractérisation dans la description de la dynamique maître/élève entre Barry et Wally...et sans oublier l'élément central qu'était Iris West-Allen dans la vie des deux bolides. Le retour vers le passé est bien construit, ne manque pas de moments qui donnent le sourire avant un tournant un peu plus dramatique dans le #65. Je dois avouer que je ne suis pas un grand fan des dessins de Greg Larocque mais il s'est tout de même montré inspiré dans cet arc narratif en quatre parties.

Waid signe ensuite une bonne aventure maritime avec Aquaman en invité avant de faire revenir le techno-mage Abra Kadabra dans une saga temporelle en deux parties bien rythmée et riche en rebondissements (et plus inégale aussi de la part de Greg Larocque). Dans son interview, Mark Waid parle de Kadabra comme de l'un de ses vilains favoris, ce qui se voyait déjà dès sa première utilisation de la création de Broome et Infantino (encore eux). L'annual qui suit est par contre nettement moins bon, un chaotique retour des Lascars dans une histoire trop longue et ennuyeuse liée à un event avec le vilain Eclipso. Et le jeune Travis Charest n'avait pas encore trouvé une véritable identité de style à la partie graphique.

Il y a ensuite un crossover en quatre chapitres avec la série de Green Lantern. Un hommage savoureux aux concepts souvent saugrenus de l'Âge d'Argent des Comics avec cité oubliée, super méchants grotesques, gorilles intelligents et chien redresseur de torts (Rex the Wonder Dog, j'adore !). L'ensemble est la définition même d'un bon divertissement, avec beaucoup d'action et des situations très amusantes. Greg Larocque est décidemment irrégulier et il montre là qu'il ne sait pas du tout dessiner les chiens (honte à lui), contrairement à Mark D. Bright sur les Green Lantern.

Après une efficace histoire courte dessinée par un Pat Zircher débutant, ce pavé se referme sur la première partie d'une aventure qui dose toujours aussi bien l'aspect vie privée des protagonistes (la love story encore balbutiante entre Wally et Linda Park), l'humour et l'action super-héroïque avant un cliffhanger palpitant. Bref, vivement la suite...et aussi parce que c'est en 1993 que le regretté Mike Wieringo a succédé à Greg Larocque aux dessins...

En bref

Deux textes de William Messner-Loebs et Mark Waid sont repris dans cette édition, auxquels s'ajoutent les articles passionnants et instructifs de Yann Graf.

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