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Critique de Hotell #1

par Le Doc le mar. 11 juil. 2023 Staff

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Tous les gens qui viennent ici ont une histoire...

Depuis que Alfred Hitchcock a traumatisé de nombreux spectateurs avec son Psychose (référence principale de John Lees), l'hôtel fait partie des lieux récurrents des contes horrifiques, du majestueux et inquiétant Overlook de Shining aux motels glauques des pays de l'Est dans Hostel en passant par un de mes petits chouchous bis, le motel tenu par la famille azimutée du bizarre Nuits de Cauchemar de Kevin Connor. Un film dont le titre original est Motel Hell, ce mot de quatre lettres signifiant Enfer étant mis en avant dans celui de la bande dessinée dont il est question ici.

Hotell fait partie de la première vague de comics publiés par le nouvel éditeur AWA, boîte fondée par Axel Alonso, Bill Jemas et Jonathan F. Miller. Cette mini-série horrifique en 4 numéros dont la parution américaine s'est étendue de mars à août 2020 est écrite par le scénariste John Lees, à l'oeuvre sur des séries indépendantes comme And then Emily was gone et Sink, et dessinée par le croate Dalibor Talajic, que je connais principalement pour  ses travaux marvelliens comme Deadpool kills the Marvel Universe et sa suite.

Hotell prend la forme d'une série anthologique, l'hôte étant cette fois-ci Jack Lynch, le réceptionniste du Pierrot Courts, un hôtel perdu de la Route 66 qui ne se laisse découvrir qu'à ceux qui cherchent un endroit pour se réfugier, fuir quelque chose ou enterrer un secret comme aime à le répéter le gardien des lieux. Ceux qui ont une histoire à raconter...l'idée est bonne et créé un lien encore plus organique entre les récits car Jack Lynch est autant le témoin, le narrateur que l'un des acteurs des drames qui se déroulent...

Une femme enceinte fuit un mari violent et expérimente d'étranges phénomènes. Un homme n'arrive pas à se débarrasser de sa femme alors qu'il l'a découpée en morceaux à plusieurs reprises. Une reporter est sur les traces d'un tueur en série à la Ed Gein. Un prêtre effectue un exorcisme sur un enfant enlevé avec l'aide du père désespéré du gamin. Il se passe des choses pas catholiques derrière  les portes et entre les murs du Pierrot Courts et dès les premières pages, Lees et Talajic savent instaurer une atmosphère trouble, angoissante, par des petits détails bien distillés avant de se montrer plus démonstratifs (le deuxième chapitre est très gore). 

Là où j'ai trouvé John Lees moins convaincant, c'est sur les chutes qui ne sont pas toujours aussi fortes que ce qui a précédé. Mais au fil des pages, le scénariste ajoute des éléments qui montrent que les différents récits n'étaient pas aussi déconnectés qu'on pouvait le croire. Si ce n'est pas là encore la partie la plus réussie de l'album, le final entérine la nature de l'hôtel en tant que personnage à part entière. Le Pierrot Courts aura encore des clients...et des histoires à raconter car il y a eu depuis une deuxième mini-série signée par les mêmes auteurs...



En bref

Une postface de John Lees et les couvertures de Keron Grant sont disponibles en bonus en fin de volume.

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