Un super-héros pour ados

On va parler aujourd’hui du premier tome d’E-ratic, nouveau comic-book super-héroïque indépendant du studio AWA et édité chez nous par Black River en 2 tomes.

Au premier abord, j’ai été très attiré par la couverture dynamique et colorée sur laquelle on peut voir un justicier masqué dont la posture vous rappellera sans aucun doute celle de Spiderman. Ce qui m’a également attiré sur cet album c’est le fait que Brian Reber soit crédité sur la couverture, ce qui est certe de moins en moins rare pour un coloriste de notre côté de l’Atlantique, mais j’ai tout de même cru qu’il était au dessin, ce qui a éveillé ma curiosité. Mais ce dernier ne participe qu'au travail des couleurs, qui est d'ailleurs un point fort de l'album.

C’est en ouvrant l’album et en découvrant que le dessin était du scénariste Kaare Andrews, auteur que je ne connaissais pas, que j’ai eu ma première déception. La seconde est rapidement venue en commençant à lire l’album.

E-ratic fait partie de ces comics que je conseillerai tout à fait pour une première lecture, s’adressant plus à un pré-ado qui n'aurait jamais lu de récits super-héroïques. Pour quelqu’un qui a un peu de bouteille, c’est assez compliqué d’apprécier l’album et c’est dommage parce que l’idée de base est plutôt sympa : Un super-héros qui n’a ses pouvoirs que 10 minutes par jour.
Ca aurait pu être très bien mais il y a pas mal de soucis tant au niveau du scénario qu’au niveau du dessin.
Tout d’abord, les personnages sont très clichés et sans profondeur. Je n’ai pas du tout réussi à m’attacher et je ne me sentais absolument pas concerné par l’ambiance “couloirs de lycée” qui règne tout au long de ce premier tome. Les dialogues sont souvent sans intérêt et d’une planche à l’autre, un personnage peut brusquement changer d’avis, ce qui trouble la compréhension de l’action.
Ensuite, le dessin est très inégal. Je n’ai rien contre le style cartoony, ça change un peu de ce que j’ai l’habitude de lire, mais là il y a quand même pas mal de problèmes de proportions. D’une case à l’autre on passe de cartoony à du quasi-chibi et j’ai trouvé ça très compliqué à apprécier. Mais pris une à une, on peut trouver de très jolies cases malgré tout.
Et enfin, il y a un gros problème de narration. Au sein d’une même planche, on peut avoir la fin d’une action et le début d’une autre, complètement ailleurs, parfois même avec des personnages totalement différents. Autant ça peut fonctionner quand on a plusieurs intrigues en parallèle, autant ici ça ne fonctionne pas du tout et casse le rythme de lecture. A plusieurs moments, je suis même revenu en arrière pour voir si je n’avais rien raté.

Je ne suis donc pas convaincu par ma lecture de cet album mais je pense que ça pourrait convenir en première lecture pour un ado ou pré-ado qui pourra plus facilement s’identifier à ce nouveau super-héros, même si je conseillerai malgré tout de plutôt partir sur des super-héros plus classiques rien que pour la qualité de la narration.