Sombre destinée

Ces derniers temps, les franchises de Batman tendent plutôt vers des intrigues “réalistes” ou SF. Mais rares sont les récits qui abordent l’aspect fantastiques de son univers de nos jours et pourtant… il y a matière !

Justement avec l’arrivée de Ram V, auteur qui apprécie particulièrement ce genre de récit, arrive sur les detective comics et met de suite les pieds dans les plats.

Alors que Batman surveille Gotham la nuit, il va tomber sur des malfrats qui semblent posséder d’étranges pouvoirs magiques qui les transforment en monstres, affrontement qui ne va pas laisser Bruce indemne. Parallèlement, une nouvelle famille liée à Gotham va revenir dans la ville avec de sacrés moyens… Qui ne plaisent absolument pas à Talia, ce qui amènera forcément la ligue des assassins dans toute cette affaire !

Premier volume de ce nouveau run, l’auteur nous livre son intention dès les premières pages : son run sera horrifique et fantastique. Et Ram V le fait plutôt bien, à travers cette nouvelle famille mystérieuse et la menace “monstrueuse”, on bascule de suite dans l’horreur et ça fonctionne pour du Batman, surtout quand c’est maîtrisé. Car l’auteur introduit bien son sujet, garde le mystère sur cette famille, le tout accompagné de meurtres plus ou moins étranges et un Bruce qui se fait happer dans cette intrigue sans vraiment maîtriser ce qui se passe. Bref, c’est sympa à lire mais il manque ce petit élément pour rendre la lecture incroyable. C’est bien construit, mais ça reste assez classique pour l’instant, il n’y a pas de nouveaux personnages marquants ni de grandes surprises scénaristiques.

Par contre, Ram V est très bien accompagné au dessin avec Rafael Alburquerque, le dessinateur star d'American Vampire. Il fait ce qu’il sait faire de mieux à savoir de l’horrifique et de l’action. Son style un peu cendré fait mouche et il excelle dans les combats avec Batman et les scènes d'exécution très stylisées. Sa prestation est tellement bonne qu’on regrette la présence d’autres artistes (back up + annual) qui tranche trop par rapport à l’artiste principal.