La vie, la mort...

Le #185 de Uncanny X-Men s'est terminé sur une scène-choc. Alors que Malicia et Tornade étaient occupées à sauver des vies pendant une tempête, les autorités fédérales représentées par Henry Peter Gyrich étaient également présentes pour arrêter Malicia, alors accusée de meurtre. Gyrich avait en sa possession le prototype d'une arme créée par le mutant Forge pour neutraliser les super-pouvoirs. Forge a tenté de l'arrêter mais c'est Ororo qui a reçu le coup, perdant ses pouvoirs et son lien même avec la nature. 

Le #186 est un long épisode dessiné exceptionnellement par Barry Windsor-Smith, qui a participé à l'élaboration de l'histoire avec Chris Claremont. Le scénariste des X-Men réserve une partie de Lifedeath au développement de l'intrigue avec les Spectres Noirs pour une touche horrifique qui ne manque pas d'efficacité (et c'est certainement pour cela que cet épisode avait été publié par Lug dans un album X-Men et pas dans les pages de Spécial Strange). Un affrontement contre les monstres extraterrestres éternels ennemis de Rom qui sera au centre de l'épisode suivant...

Les meilleurs moments de Lifedeath sont plus intimes. La longue discussion entre Tornade et Forge, l'homme qui est en partie responsable de cette situation, réserve de très beaux passages, une introspection de deux personnages profondément blessés. C'est très touchant et il y a aussi une intensité qui monte au fur et à mesure jusqu'à la révélation finale. L'ensemble est superbement illustré par Barry Windsor-Smith, sa Ororo est juste magnifique et le récit ne manque pas de très belles idées, comme cette façon dont la météo semble illustrer progressivement les tourments intérieurs de Tornade et d'un Forge qui est tombé amoureux de la belle mutante. 

Lifedeath a reçu une suite un an plus tard, dans le #198. Ororo est retournée en Afrique et après avoir touché le fond, elle reprend goût à la vie en aidant une jeune femme sur le point d'accoucher à rejoindre son village reculé. Je garde une préférence pour le premier Lifedeath mais j'aime beaucoup l'atmosphère presque surréelle de l'expérience de Tornade et un final empreint de symbolisme. Et graphiquement, c'est toujours aussi somptueux...