Insondable

J’ai mis longtemps à ouvrir cette BD. Je ne sais pas pourquoi. Une couverture peu colorée, pas très attirante, le bâtiment très russe, avec la faucille et le marteau alors que la guerre fait rage en Ukraine… J’ai eu tort. En effet, le récit, qui se passe en Russie durant la révolution et les purges et massacres répétés qui y ont fait suite, entre citoyens d’un même pays, est prenant à plus d’un titre.

D’abord par son dessin original, froid et efficace, allant à l’essentiel version architecture des pays de l’Est de l’après-guerre. On est de suite plongé dans ce contexte, sombre, froid, hostile, avec la crainte omniprésente d’être le prochain sur la liste du goulag ou du peloton d’exécution. Mais ce n’est pas le cœur du récit.

On revient en 1927, période entre Lénine et Staline, où le peuple russe combat les monarchies pour défendre son territoire. En parallèle, un médecin travaille sur un groupe d’enfants, aux pouvoirs psychiques particuliers, qu’il récupère dans toutes les provinces russes pour les rassembler dans un centre afin de les étudier. Son objectif est l’évolution de l’humanité, en comprenant ces pouvoir afin de les partager à tous. Là-dessus, les purges mettent fin à ce rêve de manière sanglante, et il est envoyé au goulag.

Dix ans plus tard, il en ressort pour réactiver, sur commande du pouvoir, ses études, dans l’espoir de faire des cobayes une arme face aux puissances qui mettent soi-disant en danger la Russie.

Le récit fait appel à la fois à l’histoire du pays mais aussi à des recherches menées dans plusieurs pays dont des séries se sont déjà faites l’écho, d’Olive à Hamony, sur des pouvoirs psychiques d’enfants. La différence est ici le caractère tragique du premier arrêt du programme, et le fait certains enfants devenus grands en veulent au médecin qui tente de les retrouver.

Une série plus orientée adulte, sur des expériences menées sur des enfants aux pouvoirs psychiques extraordinaires, dans un contexte de révolution sanglante Russe. UN récit dramatique très bien mené.