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Critique de Eightball

par Le Doc le mar. 29 août 2023 Staff

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Twentieth Century Eightball...ou plein d'idées débiles balancées sur la première page...

"Une orgie de méchanceté, de vengeance, de désolation, de désespoir et de perversion sexuelle". C'est par ces mots que Daniel Clowes décrivait les histoires au sommaire du comic-book Eightball publié pendant quinze ans par l'éditeur Fantagraphics. Dans chaque numéro de Eightball, le lecteur pouvait retrouver un chapitre d'un long récit ensuite réédité en album (comme Ghost World et Comme un gant de velours pris dans la fonte) ainsi que plusieurs segments de tailles variables. Ce sont ces vignettes et récits courts qui ont  été repris dans le recueil Twentieth Century Eightball, sorti pour la première fois aux Etats-Unis en 2002 et de nouveau disponible chez Delcourt dans la collection La Bibliothèque de Daniel Clowes

En 100 pages, Twentieth Century Eightball compile donc 45 incursions dans la boule N°8 de Daniel Clowes, qui vont du pastiche de strip de presse à l'histoire courte de 1 à 5 pages. Comme souvent avec les anthologies, le résultat est un brin inégal mais malgré quelques passages qui tombent un peu à plat, l'ensemble est souvent réjouissant, notamment lorsque l'auteur se met en scène avec l'autodérision et la dose de cynisme qui le caractérise.

Je mets en avant des choses comme Art School Confidential, un regard sur les années de Clowes au Pratt Institute (et qui a inspiré le film du même titre réalisé par Terry Zwigoff); Ectomorphe, parodie bien méchante des pubs à la Charles Atlas; Le Petit tour, qui parle de solitude et qui pourrait toucher si la voix-off n'était pas celle d'un être insupportable (ce qui crée un bon décalage avec ce point de vue d'un esprit cloisonné); les coups de gueule de Lloyd Llewellyn, personnage récurrent de Clowes; le monde grotesque du joyeux pêcheur; le pastiche des comics Harvey; la très drôle analyse freudienne et sexuelle des sports américains (c'est que ça parle beaucoup de cul là-dedans) ou encore les adolescentes que l'on peut voir comme les prototypes des filles de Ghost World

Tout n'est pas aussi percutant que ce qui est cité ci-dessus et il y a des moments où Clowes me perd un peu (ce qui m'est déjà arrivé avec certains de ses bouquins) mais cela reste intéressant de voyager dans les méandres de son univers si particulier grâce à cet album qui permet également de suivre son évolution et ses expérimentations graphiques au fil des années. 


En bref

Il est temps de reposer la boule N°8. Fondu au noir. Générique de fin.

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