Drame à la Rémi sans famille sous oxycodone
Avec la lenteur de la parution française et japonaise, dur dur de replonger dans un univers aussi complexe que celui de D.Gray-Man, heureusement l’autrice étant douée, ça n’enlève non plus rien à notre plaisir à retrouver Allen et encore plus dans ce décor racontant son tragique passé avec son père d’adoption.
Tel un Rémi sans famille, nous retrouvons notre héros dans une relation très tendre avec le clown Mana mais qui semble en déranger plus d’eux. Alors pas de tome tout gentillet et plein de joli sentiment ici, mais plutôt un drame gothique ravageur qui va venir piétiner notre petit coeur encore une fois.
J’admire les capacités de l’autrice de parvenir toujours petit à petit à nous raccrocher au récit principal sans pour autant ralentir ce qu’elle a comme nouveauté à nous introduire et le tout dans un décor entraînant entre aventure et drame psychologique, avec un dessin de toute beauté, récompensé ici par un poster en couleur ouvrant le tome. Un régal !
J’ai apprécié dans ce tome de suivre le début des basculements de chacun des moteurs de cette histoire à cause de l’impulsion de Cross. C’est fascinant de les suivre, de savoir que ça va mal se passer et de les voir vriller en y assistant de manière impuissante. Cela ravage notre coeur car la relation qui s’était nouée entre Allen et Mana était belle et faisait office de rédemption. On s’interroge alors encore plus sur les besoins de Cross d’intervenir. Est-ce pour juguler l’explosion ? La déclencher avant que pire n’arrive ? Ou est-il question d’autre chose ? On se questionne aussi sur Allen, son pouvoir, ses origines et sa résonance et la façon dont il a été découvert.
Le tout dans un emballage sublime, puisque les combats et métamorphoses s’enchaînent à un rythme élevé sous un trait des plus abouti de la part d’une autrice adorant les univers gothiques et circassiens et les unissant ici à merveille. C’est violent, c’est glauque et dérangeant parfois, mais que c’est beau sous son trait où l’émotion glisse de partout jusqu’à pénétrer nos êtres à nous lecteurs quand on tourne les pages. Cette sombre magie me touche énormément et j’en viens réellement à regretter de devoir lire la série à un rythme aussi épisodique cassant un peu tout.
En bref
Petit chef d’oeuvre du shonen brisé par le devenir de cette série au Japon, D.Gray-Man si on parvient à faire le deuil de son rythme de parution est superbe à lire, que ce soit de par sa diégèse, sa narration graphique, son rythme ou ses thèmes. Ce nouveau tome est une nouvelle petite pépite bouleversante mais qu’il faut prendre le temps d’inclure dans un tout en relisant les précédents car sinon la rencontre peut être un peu abrupte. Quel dommage de saccager ainsi une série T.T
Positif
Des dessins à l'influence gothique sublimes
Un drame en 3 actes
Les racines du mal décortiquées dans ce long flashback
Une mise en scène percutante des combats
Negatif
Une parution trop hachée
Les difficultés à se rattacher au récit principal
Laissez un commentaire
Commentaires (0)