Un récit de SF calme et surprenant

Un étrange engin volant se pose brutalement sur Lapyoza et son pilote, Pavil, explique avoir été dévié par une tornade. Mais il ne pourra pas regagner l'Empire avant plusieurs semaines quand le bateau de liaison passera. En attendant, il va être logé et nourri mais il devra participer à la vie du village en aidant en cuisinant, en pêchant, en récoltant… Mais certaines zones sont sacrées et lui sont interdites. Mais Pavil profite de la nuit pour explorer certaines de ces zones jusqu'à l'île de Hodä, divinité qu'honorent les villageois. Est-il un espion de l'Empire?

J'ai vu un commentaire sur le net qui évoque Ursula K. Le Guin, mon autrice de science-fiction préférée et grande créatrice de civilisations humaines à la fois étranges et crédibles dans le cycle de l'Ekumen. C'est exactement cela que Jérémy Perrodeau a créé avec le village de Lapyoza : un peuple qui vit dans le respect de la nature tout en se rappelant du passé de l'univers et qui a une religion apparemment simple tournant autour d'un dieu. Ce peuple semble vivre en harmonie les uns avec les autres et tous participent à la vie de la communauté.

Pavil semble très vite être un espion, à moins qu'il ne soit plutôt une sorte d'archéologue. Il s'intéresse trop à ce qu'il ne devrait pas. Mais on suit son évolution jusqu'à son intrusion dans le sanctuaire d'Hodä… mais je n'en dirai pas plus. C'est une histoire au rythme lent et tranquille où l'auteur semble s'être inspiré à la fois de la philosophie asiatique et de quelques mythes comme les cités englouties ou les totems géants.

J'aime beaucoup les dessins de Jérémy Perrodeau et sa colorisation un peu particulière par zones colorées d'un seul ton. Les personnages sont tantôt blancs sur fond de couleur ou colorés sur fond blanc. Les personnages sont expressifs et les paysages sont superbes.

Un très chouette album qui mérite le détour, mais les amateurs de grandes aventures de SF risquent d'être surpris par le déroulement calme et tranquille de l'histoire.