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Critique de Pelléas et Mélisande

par ginevra le mer. 13 sept. 2023 Staff

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De quoi faire grincer des dents aux zélateurs du drame et/ou opéra

J'ai une relation de lectrice à autrice un peu complexe avec Nicole Claveloux car ses récits m'ont mise plus d'une fois mal à l'aise comme dans "La main verte" sur des scénarios d'Édith Zha. Mais j'aime énormément son sens du nonsense et ses fins dessins en N&B comme dans "Morte saison".

J'ai retrouvé ici les 2 cas avec "Les métamorphoses", dessins en 1 page et en couleurs, qui m'ont décontenancée et même temps que j'admirais les graphismes très surréalistes. "La vie des plantes", également en couleurs, m'a fait sourire par le contraste entre le texte très sérieux lu par un personnage en second plan et la femme fleur du 1e plan. "Dans la maison" est une bizarre histoire de fantôme? Et les 2 "promenade" sont étranges.

Puis l'album passe entièrement en N&B avec des clowns ou des bébés mis en scène avec beaucoup d'humour le plus souvent absurde. Mais Il y a 2 histoires différentes au milieu avec 2 personnages un peu schématiques parlant non en bulles mais en listels (voir préface de Jean-Louis Gauthey) : "Macaronimalade contre dragonorgueilleux" et "Comment se sentir coupable à 100%"… un vrai régal d'humour absurde et décalé.

Une mention spéciale à "Pour de rire" où un groupe de clowns semble s'être perdu dans le train fantôme (sans wagons) d'une fête foraine. Nicole Claveloux m'a semblé s'être amusé avec des allusions à Gulliver avec des clowns minuscules dans une assiette, des passages d'une page à l'autre surprenants et/ou effrayants pour les clowns, des visions très inspirées par M. C. Escher et/ou par Lewis Carroll et/ou par Kafka.

J'en viens à l'histoire qui donne son nom au recueil : Pelléas et Mélisande. Je connais surtout l'opéra mis en musique par Debussy à partir de la pièce de Maeterlinck… J'ai eu l'occasion de le voir sur scène, mais pas avec des chanteurs habillés en clowns. Car c'est le choix de Nicole Claveloux : mettre les mots de Maeterlinck dans la bouche de clowns reconnaissables uniquement par les dessins différents sur leurs combinaisons blanches : cœurs noirs pour Mélisande, carrés blancs pour Golaud, ronds blanc pour Pelléas, points noirs pour Geneviève, lignes ondulées pour Arkel, seringues pour le médecin… et étoiles noires pour le narrateur qui situe les décors et les jeux de scène. Cela donne une vision plutôt étrange de ce drame absolu. Mais les expressions des clowns sont parfaitement en relation avec leurs propos appuyées par des bulles qui pleurent et des listels.

J'ai beaucoup aimé ce recueil d'histoires courtes avec en final une vision décapante du drame de Maeterlinck que je ne verrai plus de la même façon à présent.

À découvrir au plus vite pout tous les amateurs d'absurde, d'humour à la fois tendre et vache et/ou de Nicole Claveloux.

En bref

Un recueil d'histoires courtes de Nicole Claveloux qui mérite le détour pour son humour à la fois tendre et absurde avec son usage de clowns pour raconter divers thèmes. Le début de l'album est en couleurs avec des histoires plus étranges. À découvrir au plus vite… mais peut-être pas par les amoureux fous du drame ou de l'opéra "Pelléas et Mélisande".

8
Positif

dessins fins

humour à la fois tendre et absurde

couleurs brillantes (quand il y en a)

personnages expressifs : clowns, bébés...

Negatif

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