Agoraphobe vs Sadique

Je continue sur ma lancée des première série avec Caché sous son masque de Mitsuru Sangou, autrice publiée chez Libre au Japon, éditeur que j'apprécie. C'est cependant une romance lycéenne année assez classique avec un personnage sadique un peu dérangeant qu'il livre.

Reprenant la figure du jeune garçon complexé, elle couple cela avec un second héros sadique, qui va venir aimer titiller le premier pour percer le secret qu'il cache derrière son masque. Sur le papier, c'est un petit twist sympathique et cela peut être amusant d'avoir un héros comme Saikawa, mais cela devient aussi franchement dérangeant quand cela frôle le harcèlement et que c'est valorisé par l'autrice. Problématique ? Tout à fait.

Cette lecture fut donc assez étrange. J'ai aimé les développements autour du complexe de Sayama qui l'a conduit à cacher son visage derrière un masque pour se protéger des autres. J'ai aimé la façon dont l'autrice parvient avec cet extrême à décrire des situations de banales de mal être en société bien présentes et existantes qu'on ne met pas assez en lumière pour sensibiliser les gens. Mais en même temps, j'ai trouvé malsain le jeu qui s'installe entre les deux héros. 

J'ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Saikawa qui incarne de trop le héros sadique que toute une génération a porté aux nues et fantasmé. Je n'aime pas les héros forceur comme lui et je ne suis pas sûre que sa façon de se racheter ensuite suffise. C'est très maladroit tout ça. Il faut vraiment arriver à couper l'oeuvre en deux pour parvenir à l'apprécier avec d'un côté les débuts problématiques des deux et ensuite leur relation plutôt drôle et mignonne avec un Sayama, vierge de tout, qui s'effarouche de tout et de l'autre un Saikawa, plus cabotin et fonceur qui prend les devants et l'éveille au désir. 

Cela aurait pu être un tome unique, l'autrice a choisi d'en faire un tome 1 a priori, je suis donc curieuse de voir comment la suite va être traitée et si l'autrice va évacuer les aspects dérangeants pour se concentrer sur ce qui pourrait faire la force de son titre : le mal être social et la confiance en soi.