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Critique de The summer Hikaru died #1

par Tampopo24 le lun. 16 oct. 2023 Staff

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Bouh !

La semaine dernière, j’ai trouvé ma BD à l’ambiance spooky parfaite pour Halloween avec Paix à mon âme, voici maintenant avec L’abomination de Dunwich le manga parfait pour la saison avec ses angoisses et frissons garantis !

Petit phénomène au Japon, The summer Hikaru Died ne compte pourtant que 3 tomes à l’heure actuelle mais l’auteur Mokumokuren s’est fait remarquer d’entrée de jeu lors de la publication de ses dessins sur Twitter et depuis a vendu 200 000 exemplaires de son premier tome en trois mois. Impressionnant ! Il a aussi reçu le prix Kono Manga ga Sugoi 2023 du meilleur « manga pour garçons » et les volumes de sa série sont régulièrement classés parmi les meilleures ventes manga du Top Oricon. Un phénomène que nous attendions donc !

C’était quand même avec quelques pincettes que je m’avançais car avec ses couvertures hyper sobres, je ne voyais pas trop pourquoi un tel succès, si ce n’est un dessin semi-réaliste plutôt réussi. Mais dès les premières pages, j’ai découvert une ambiance fantastique rétro et moderne à la fois qui m’a filé les chocottes, avec des airs de mix entre l’horreur à la Parasite et le thriller à la 20th Century Boys, où on sent que quelque chose de terrible va inéluctablement arriver dans ce calme avant la tempête.

Que se passe-t-il concrètement ? Nous suivons le jeune Yoshiki, très proche de son ami Hikaru, qui se rend compte que quelque chose cloche depuis qu’il est revenu de la montagne. Quand il lui pose la question, celui-ci lui avoue être un démon qui occupe le corps de son ami et voudrait rester près de lui pour découvrir la vie d’un lycéen japonais.

Stupeur et effroi lors de ce premier chapitre où l’annonce sonne comme un coup de glas, mais que ce fut jouissif ensuite de rester au contact de ces deux adolescents et d’explorer avec eux les thématiques de la monstruosité et de l’adolescence et ses sentiments. J’ai l’impression d’un mix entre du fantastique horrifique à la japonaise avec ce bestiaires de créatures étranges et organiques tellement loin des nôtres, et des émois de l’adolescence entre deux garçons peut-être encore plus proche que ce qu’on croyait. L’auteur y va vraiment avec des pincettes pour traiter de ces questions. D’un côté, nous avons un Hikaru forcément des plus singuliers dont l’étrangeté fait réfléchir et dont on attend le dérapage, car ce démon qu’il est ne peut être « gentil » selon la définition qu’on en a et l’apparence qu’il montre. Peut-être est-ce que ce sera l’occasion de s’interroger sur notre rapport à cette apparence monstrueuse. De l’autre, nous avons Yoshiki terriblement perturbé par les changements de son meilleur ami et qui ressentait probablement pour lui plus que de l’amitié. Ce sont les prémices d’une relation amoureuse et de désir contenu que je vois poindre ici, mais qui vont être bien perturbé par sa nouvelle apparence et entité. Voilà, une série qui a de quoi remuer et interpeler.

En plus, Mokumokuren a un dessin des plus happant. Il appartient à cette veine d’artistes semi-réalistes dont je trouve le trait saisissant. Et ici dans une ambiance fantastique des plus glauques parfois, c’est juste parfait pour nous filer la frousse. Je pense à une scène où Yoshiki explore l’intérieur d’Hikaru, c’était dégoûtant, angoissant et flippant à souhait. J’ai adoré ! Voici du fantastique judicieusement écrit et mis en scène, où la banalité et la tranquillité du quotidien des héros est parfaitement rendue par une ambiance rétro nostalgique, ce qui permet encore plus la bascule vers ce fantastique qui vient nous bousculer, nous déranger et nous couvrir d’effroi. Excellent !

En bref

Je comprends donc pourquoi ce titre est un phénomène. C’est un mélange des genres des plus surprenants, une ambiance fantastique horrifique savamment travaillée, avec en prime une réflexion qui promet d’être pertinente sur la monstruosité et les désirs adolescents. J’espère que la suite tiendra ses promesses mais pour l’instant ce premier tome m’a happée, angoissée, glacée d’effroi et bousculée comme il faut. Et en plus, c’est beau ! Que demander de plus ?

8
Positif

Le manga de la saison !

Un dessin semi-réaliste immersif parfait pour coller les chocottes

Un fantastique et une horreur savamment dosés

Une histoire d'adolescents propices aux réflexions sur l'apparence, le désir, l'autre...

Une narration calée pour nous faire frissonner, comme autrefois dans Parasite

Negatif

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