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Critique de Plein Ciel

par ginevra le jeu. 19 oct. 2023 Staff

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Une vision optimiste et sympathique des grands immeubles

Un vieux monsieur tombe du 17e étage d'une tour de la résidence Plein Ciel. Accident ou suicide? Les rares indications concernant son chat et une plante à donner à des voisin.e.s font comprendre que c'est bien un suicide. Les voisins s'interrogent sur la raison de cet acte : ils se connaissaient bien les uns les autres et Émile ne semblait pas aller si mal que cela. Quand un couple de jeunes hommes s'installent dans l'appartement laissé vacant, d'autres questions apparaissent.

Ce qui semble commencer comme un drame lié à l'abandon des personnes âgées se révèle pas la suite une ode à la vie dans les grandes résidences avec la solidarité entre voisins. Le scénariste Pierre-Roland Saint-Dizier explique dans son dossier en postface avoir vécu dans cette résidence pendant son enfance. Il s'est inspiré de ses anciens voisins pour quelques personnages. Mais il raconte aussi le démantèlement de ces quartiers de grandes tours et immeubles construits dans les années 1960-1970 qui a lieu actuellement un peu partout en France à grands coups d'explosifs. Il évoque le désarroi des habitants qui se demandent où ils se retrouveront si leur immeuble est détruit… sans doute encore plus loin du centre-ville à cause des prix de l'immobilier.

Les graphismes de Michaël Crosa sont lumineux et séduisants. Je ne suis pas sûre que la résidence Plein Ciel de Mulhouse soit aussi belle que celle de l'album… à moins qu'elle n'ait été parfaitement entretenue! Les personnages sont sympathiques et expressifs. On aimerait tous avoir des voisins aussi gentils et serviables que ceux-ci surtout en cas d'emménagement au 17e étage un jour de panne d'ascenseur! Une faille ancienne car je crois qu'il est obligatoire d'avoir 2 ascenseurs à partir d'un certain nombre d'étages.

Le scénariste se souvient avec nostalgie de sa jeunesse dans ces grands ensembles mais je crains qu'il y ait beaucoup de détails qu'il ignore. Un enfant vit les choses bien souvent différemment des adultes et ignore les conflits de voisinage souvent inévitables quand plusieurs centaines (400 d'après lui) vivent dans un endroit confiné. J'ai moi-même vécu dans de grands immeubles toute mon enfance et adolescence et il est vrai que je n'en garde pas de mauvais souvenirs : j'avais toujours des camarades de mon âge avec qui jouer dehors au ballon, à la marelle, aux courses de capsules dans le bac à sable…

Mes parents connaissaient quelques voisins avec qui ils avaient des liens de sympathie mais je ne peux pas dire vraiment d'amitié puisque les liens cessaient quand nous partions ailleurs. Je me souviens aussi de voisins désagréables qui ne se souciaient pas des autres en faisant du bruit en marchant en talons ou en mettant la télé très fort. Il y avait aussi ceux qui ne répondaient pas à un bonjour ou celle qui ne retenait pas son chien qui tentait de me mordre les mollets… C'est tout cela un voisinage!

Un bel album plein de nostalgie à propos des grands immeubles ou tours mais qui montre une image peut-être un peu trop idyllique.

En bref

Les graphismes de Michaël Crosa, lumineux et tendres, sont parfaitement adaptés au scénario de Pierre-Roland Saint-Dizier où les voisins forment une communauté très sympathique. Sans doute une vision un peu trop optimiste de ces grandes résidences, mais bien agréable à lire.

7
Positif

histoire sympathique

personnages positifs et expressifs

graphismes doux et plaisants

belle colorisation

Negatif

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