Les Seigneurs du Pacifique

Si le run de Roy et Dann Thomas sur les Vengeurs de la Côte Ouest avait plutôt bien commencé, l'arc narratif Les Seigneurs du Pacifique, qui s'étend du #70 au #74 de Avengers West Coast, marque le début d'une période beaucoup plus irrégulière en qualité. Cela se vérifie d'abord au niveau des dessins puisque cette histoire use 4 dessinateurs et 4 encreurs sur les cinq chapitres, le nouvel artiste régulier Dave Ross ayant eu besoin d'un peu d'aide (Steven Butler, Tom Morgan et George Freeman) pour tenir ses délais et le résultat va du médiocre au bien sans plus (Ross peut livrer de chouettes cases mais aussi des compositions un peu plus bordéliques lorsqu'il doit gérer des scènes d'action avec de nombreux personnages). 

Dans Les Seigneurs du Pacifique, les Vengeurs affrontent le Docteur Demonicus, un vilain oubliable créé dans les pages de la série Godzilla et réapparu ensuite dans Iron Man. Le docteur Douglas Birely était un scientifique spécialisé dans la radioactivité et les mutations dont le corps a évolué après avoir été contaminé par une dose massive de radiations. Suite à son combat contre Tête de fer et les Vengeurs de la Côte Ouest, il s'est échappé et a commencé à constituer une petite armée composée de mercenaires et de surhumains à qui il a donné des pouvoirs, volontaires ou non. Son but est révélé dans les derniers chapitres : provoquer l'émergence d'une nouvelle île dont il fera un état indépendant, son royaume Demonica. Oui, c'est le plan de Lex Luthor dans Superman returns quinze ans avant le film...

Les vilains sont inintéressants et les Vengeurs sont projetés dans cette intrigue un peu par hasard quand Julia Carpenter alias Spider-Woman tombe sur deux membres des Seigneurs du Pacifique lors d'une ronde nocturne. Les héros se séparent pour enquêter (mollement) sur les actions de Demonicus et se coltinent à chaque fois ses soldats  (une femme invisible, un homme aux tatouages vivants, un ersatz du Jaws de James Bond...) tout au long de chapitres qui tirent un peu trop en longueur avant un final plus mouvementé qui rappelle en quelque sorte les origines du savant fou puisque ce dernier transforme un de ses associés en géant à la taille d'un kaiju.

Bref, tout ceci est très moyen. L'arc fait officiellement de Spider-Woman et de l'Eclair Vivant (qui a brièvement travaillé pour Demonicus avant de montrer qu'il avait en fait l'étoffe d'un héros) des Vengeurs et orchestre déjà le retour d'U.S. Agent de manière tout de même expéditive après tout le drame des derniers mois. Quant à Tigra, elle est écartée encore une fois sans ménagement (à croire que les scénaristes n'avaient vraiment pas envie de l'utiliser)...