Utena au pays des Magical Girls déglinguées

Sorte d’Utena au pays des Magical Girls déglinguées, Puella Magi Madoka Magica est vraiment une plongée sombre dans l’imaginaire détraqué de son autrice.

Avec ce dernier tome totalement déjanté, le lecteur est plongé dans une suite de combats sous hallucinogènes avec des Magical Girls qui donnent tout pour empêcher un désastre inéluctable. Un sentiment de vacuité qui pèse mais donne lieu à des chorégraphie désespérées superbe dans cette ambiance gothico-pop.

J’ai adoré l’expérience graphique et ses multiples références mais la plus évidente étant Utena, cet anime qu’on est beaucoup à n’avoir pas compris tellement il était aussi écrit sous GHB. On retrouve ici le même jeu sur les ombres qui sont indépendantes de ce qui se passe et sont terriblement sombres et glauques, d’une belle violence psychologie, comme si elles incarnaient les tréfonds de notre âme. Le trait d’Hanokage est sombrement envoûtant, joliment dérangeant et très pop avec ses Magical Girls parfaites pour de futurs produits dérivés.

J’ai beaucoup aimé suivre leurs combats même si je sentais qu’ils ne mèneraient pas à la lumière attendue. L’obscurité est partout et emporte également le coeur des lecteurs dans cette lutte désespérée pour sauver Homura et Madoka. C’est plein de bons sentiments à la base avec les amies des héroïnes qui cherchent à les aider et les sauver mais la noirceur d’Homura est bien trop profonde et j’ai trouvé très intéressant de ne pas avoir un happy-end mais un final bien torturé et tortueux qui change et rompt avec certaines traditions du Magical Girls. Ici, on plonge dans les traumas de jeunes filles qui se sentent seules et abandonnées et qui s’accrochent comme à des bouées de sauvetage aux amitiés qu’elles ont créées quitte à aller trop loin. Ça laisse songeur et ça questionne énormément sur les prochains arcs de la série. Seront-ils aussi sombre ? L’oseront-ils ? Ou cèderont-ils à la morale ambiante pour quelque chose de plus lumineux et consensuel ?