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Critique de Country Diary #1

par Tampopo24 le dim. 5 nov. 2023 Staff

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L'amitié à la campagne

Depuis sa création avec Dominique Véret, Akata a toujours eu une dimension traditionnelle et écolo qu’il se plaisait à proposer de temps en temps dans ses titres. Même si je vis à la campagne, je n’ai pas un attachement particulier pour ces valeurs, je ne suis donc pas une adepte de ces titres. Pourtant, certains ont su trouver le chemin de mon coeur, ce fut le cas de Simple comme l’amour qui mettait en scène des adolescents dans ce petit microcosme campagnard. J’ai retrouvé de cela dans Country Diary, il a donc su conquérir mon coeur.

Ce court manga en deux tomes issu du magazine japonais Opera est notre première rencontre avec le trait singulier, un peu naïf et très graphique, d’Aya Isino. Sorte de slow burn campagnard à la japonaise, comme avec Natsuko no sake il nous emmènera aux racines de la culture agricole de tous les jours des Japonais du commun, et comme dans le boys love Restart, il proposera la rencontre entre un citadin et un campagnard qui vont nouer une douce amitié. Des ingrédients qui me plaisent énormément.

J’ai d’abord été un peu déstabilisée par le style graphique de l’autrice qui ne semble développer avec précision que les portraits rapprochés des personnages, laissant leur silhouette plus incertaines et les décors étant assez minimalistes et simplistes. Mais peu à peu, j’y ai trouvé un charme fou, me rappelant les albums pour enfants d’autrefois où  arbres et natures étaient esquissés en peu de traits. En plus, c’était assez trompeur car au fur et à mesure que l’histoire évolue, son trait aussi, comme les terres s’enrichissent des bons soins du héros, le trait de l’autrice aussi, il gagne en profondeur, maturité et bientôt il sait rendre en image cette nature abondante et nourricière, lui donnant des allures paradisiaques.

En effet, Aya Isino nous entraîne dans une douce et chaleureuse vision de la campagne à travers Kurumizawa, ce professeur de la ville qui est venu se mettre au vert et recommencer à zéro en entretenant des champs pour devenir autosuffisant. Tout est plein de douceur, de chaleur humaine, d’entraide, de bonne humour, c’est hyper reposant. On prend plaisir à découvrir Kurumizawa évoluer au sein de ce nouvel environnement, saluer ses voisins, discuter avec eux et bien sûr se lier d’amitié avec Usa, le menuisier du coin, qui aurait bien acheter sa maison pour en faire un atelier. Zut.

L’histoire est un tranquille tranche de vie, qui ne prendra que 2 tomes en plus, mais on s’y sent bien. Il n’y a pas de tension, juste la vie. L’histoire débute par la rencontre entre Usa qui va découvrir qui a acheté la maison de ses rêves et qui finit par proposer à Kurumizawa de lui faire les réparations nécessaires pour y vivre. Le duo fonctionne à merveille, entre le solide et un peu bourru Usa et le lunaire et doux Kurumizawa qui a souvent la tête dans les nuages. Il y a un charme fou à les voir discuter ensemble, apprendre ensemble, travailler ensemble, là non pas vraiment puisque chacun a son pré carré. Mais aimant voir les autres travailler, j’ai pris plaisir à suivre les travaux de réhabilitation d’Usa dans cette maison traditionnelle qui fait rêver et à voir Kurumizawa travailler la terre, faire pousser des choses et récolter les fruits de son labeur. Ce n’est rien d’extraordinaire en soi mais l‘autrice a le talent de rendre ça beau et chaleureux.

La vie suit donc son cours et nous la suivons avec plaisir aux côtés de ces deux garçons qui peu à peu deviennent amis sous nos yeux. C’est doux, tranquille, charmant. Il y a une belle relation de voisinage qui s’installe comme on en rêve tous avec des gens qui ont le coeur sur la main et savent échanger. L’autrice le dit elle-même, cette simplicité et cette bonté est révélatrice, elle permet à son héros de découvrir qui il est vraiment et de s’épanouir. La visite de son ancien élève est éclairante là-dessus. Alors comme dans Simple comme l’amour, voici un portrait des relations humaines à la campagne des plus séduisants, un portrait qui montre qu’il est important de prendre son temps et de penser à soi, tout en restant ouvert aux autres. Lumineux.

En bref

Lecture que j’avais débutée juste comme ça, parce que c’est Akata ^^, Country Diary s’est révélé être un très beau moment humain où j’ai été prise par le charme de cette campagne contée par Aya Isino aux côtés de ces deux héros en train de devenir ami. C’est mignon, c’est doux, c’est lumineux, plein de belles valeurs et chaleureux. Moi, aussi je voudrais bien être leur voisine ^-^

8
Positif

Une lecture douce et sereine

Un tranche de vie thérapeutique

La naissance d'une belle amitié

La campagne comme on aimerait la connaître avec ses valeurs, sa chaleur humaine

Negatif

Tout est un peu trop idéalisé

Le dessin peu surprendre au début (mais ça s'améliore ^^)

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