Tomber le masque ?
Thriller terriblement addictif, Burn the house down entame une nouvelle phase avec ce tome d’une grande violence où un nouveau personnage vient se mêler de près de l’enquête d’Anzu.
Si j’aime toujours autant la narration de Moyashi Fujisawa pour nous conter ce drame humain et l’enquête à couteau tiré qu’Anzu mène en fouillant chez sa belle-mère et en l’espionnant, je trouve parfois que l’autrice manque cruellement de finesse et en fait trop. C’est le cas ici où le personnage du fils ermite de Mme Mitarai est dépeint de manière totalement excessive au point qu’on frôle le ridicule. C’est bien d’être percutante et de faire frissonner, mais encore faut-il que le danger soit crédible, ici on va trop loin dans la mise en scène choisie et ce pendant longtemps.
En effet, ce tome n’est qu’une suite de scènes où Anzu se fait méchamment menacer par un Kiichi totalement fou. Si je trouve intéressant qu’il découvre ce qu’elle fait et qu’il tente de la faire chanter, la façon dont s’est fait ne me plaît guère. L’autrice en fait des tonnes et part un peu dans tous les sens avec les agressions sexuelles qu’il lui fait subir et le récit de ce site putaclik dont il est le propriétaire et auquel il l’oblige à participer. Elle mélange un peu tout ici, pas besoin d’en faire autant. Je trouvais que la menace de la dénoncer était déjà bien suffisante.
C’était plaisant de voir une Anzu encore plus en danger parce que cela l’a poussée à évoluer et changer de stratégie, ce qui relance l’histoire. Celle-ci était un peu restrictive au début, maintenant elle s’ouvre avec l’ajout notamment de sa soeur dont elle accepte l’aide après bien des péripéties, puis de Kiichi finalement quand il reprend ses esprits. Anzu n’est plus seule à enquête ce qui ouvre de sacrées perspectives. On a ainsi droit à une rencontre avec le père des filles, à une présence plus accrue du frère de Kiichi et aux souvenirs de ce dernier, autant de pièces qui pourraient compléter ce puzzle.
Thriller déjà addictif à lire, l’autrice ajoute une dimension humaine dans ce tome qui a su m’émouvoir. Pas quand Anzu était en danger, on a déjà vu que c’était surjoué donc pas possible pour moi. Non, c’est quand elle va rendre visite à sa mère, moteur de l’histoire, qu’il se passe quelque chose. Anzu tombe le masque et avec le souvenir de leur relation passée à elles 3, sa mère, sa soeur et elle, l’émotion nous submerge, pure et puissante. C’est pour ce genre de moment que je lis la série.
En bref
Là où certains chercheront peut-être l’emballement et la tension montante, c’est dans l’émotion que le titre me plaît le plus. Je me moque un peu de voir l’héroïne cernée dans sa terrible enquête, je m’intéresse plus au moment où elle tombe le masque et redevient une petite fille que cette implacable dénicheuse de vérité. C’est plus la motivation que la résolution finale qui me touche. Alors ce tome m’a partagée, j’ai vécu un grand moment avec sa mère et un vrai calvaire dans l’enchaînement des scènes surjouées de son enquête tournant au fiasco. Espérons que la suite ne tombe pas du mauvais côté.
Positif
Une lecture addictive
Un tome sous tension
De nouvelle dynamique dans l'enquête
Ouverture à d'autres enquêteurs
Negatif
Une menace surjouée +++
Un côté malsain (sexuellement) inutile
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