6

Critique de Yoku-Oni #1

par MassLunar le ven. 10 nov. 2023 Staff

Rédiger une critique
Quand le désir démonise

Il existe un thème qui revient souvent dans les mangas à tendance horrifique : celui des pulsions qui transforment un être lambda en mutant, voire carrément en monstre.

On peut relever le cas de l'excellent seinen Jagaaan , du brutal ecchi Kaijin Reijoh, du dernier titre de Sui Ishida Choujin X ou encore du curieux manga plus sociétal Hitomoji pour ne citer que quelques titres. A mon avis , la liste des mangas autour d' une société bouleversée par des mutations nées de pulsions, de trauma ou de désirs comme c'est le cas avec Yoku-Oni est longue...

Ce dernier titre signé Mitabi Irohara dont c'est la première série publiée vient donc se glisser dans cette thèmatique à travers des citoyens qui se transforment en démons lorsqu'ils ne peuvent plus contrôler leurs désirs. Le démon devient la personnification du désir et se fait appeler Yoku-Oni.

La couverture est plutôt réussie. Le résultat est soigneusement éditée par Pika qui donne un peu de vernis et de texture à cette petite série en neuf tomes. Le personnage principal respire la classe avec son regard démoniaque mais malheureusement les belles premières de couv' ne sont pas forcément promesse de qualité et c'est avec un certain sceptiscisme que j'ai refermé ce premier tome de Yoku-Oni

Tout d'abord, démarrer le premier volume pratiquement d'entrée de jeu sur du fan service relève d'une certaine pauvreté scénaristique, une pauvreté que nous allons malheureusement retrouver tout au long de ce premier tome avec le personnage de Nina qui sert uniquement d'appat grâce à sa grosse poitrine ( bonjour l'humour). Le héros respire la classe mais n'attire aucune sympathie. De plus, l'intrigue, bien qu'elle louche un peu du côté de l'enquête avec l'identité des Yoku-Oni révélée dans les dernières planches, demeure très classique. Encore une fois, la thématique des pulsions/désirs transformant les gens en monstres n'est pas nouvelle. Mais certains mangakas l'exploitent très bien à commencer par les auteurs de Jagaaan qui nous proposent une ribambelle de personnages dans un ton trash, décalé mais aussi intelligent. 

Avec Yoku-Oni , c'est le calme plat. Les personnages semblent tous avoir vécu le même passé tragique (mort de leur famille) et sont tous hantés par l'ombre du désir. Un désir qui trouve desfois son origine de manière très bête comme par exemple, celui de la jalousie physique ( cf, le yoku-oni dans l'arc du lycée). C'est parfois ridicule et cela donne un gout de trop peu et de too much à l'intrigue. A priori, un simple désir devient une sérieuse maladie démoniaque...Attention donc à ne pas trop désir sinon un psychopathe armé de son manteau viendra vous propulser dans un désert psychologique sans fin.

En somme, je n'ai pas aimé l'exploitation de cette énième thématique par le mangaka. Elle manque de force et est assombrie par la confusion, le fan service (le personnage de Nina) et des personnages qui se ressemblent. A noter aussi que le style de Mitabi Irohara n'aide pas forcément à s'enticher de ce début de série. Certains faciès sont figès dans des expressions grotesques tandis que le chara-design laisse un peu à désirer. Avis très subjectif avec le côté "fashion" du héros un peu mal assortie. De même, le rendu démoniaque n'a rien de transcendant avec d'un côté un gros ver vorace et de l'autre des pattes griffues. C'est un donc un rendu très timide qui repose sur un postulat déjà timide. 

Dans l'ensemble, ce premier tome est un peu vaseux. Cela dit, ce n'est pas avec un premier volume qu'on peut fixer un avis définif et personnellement j'attends de lire le tome 2. Malgré tout, dans les derniers chapitres, Mitabi Irohara enrichit un peu cet univers avec la présence d'une organisation et un tueur en série qui fait de l'humour très noir. De plus, dans l'ensemble, ce titre est animé par une bonne énergie. Le mangaka rythme son intrigue sur différentes enquêtes autour de la révélation des Yoku-Oni avec quelques petits rebondissements à la clé. En dépit de certains défauts, ce premier tome se lit bien et les derniers chapitres étoffent un peu le tout. 

Rien de transcendant mais un peu d'interet histoire de voir ce que ces Yoku-Oni ont dans le ventre.

En bref

Un premier tome très moyen qui ne laisse pas de fortes impressions malgré une couverture intriguante. Le mangaka reprend un thème déjà très utilisé et apprécié mais il ne parvient pas à en dégager force et originalité et ce en dépits quelques moments et origines tragiques (parfois un peu boursoufflés). Ainsi, il faudra passer une écriture un peu lourde associé à du fan service inutile pour pouvoir apprécier ce titre qui, malgré tout, ne manque pas d'énergie. avec son petit mélange d'enquête, d'humour et d'horreur.

6
Positif

Le théme des pulsions monstrueuses qui plait toujours ,,,

Une intrigue dynamisée par son mélange entre enquêtes, humour et combat

Negatif

Mais une intrigue tout de même appauvrie par ses personnages maladroits et un manque d'originalité

MassLunar Suivre MassLunar Toutes ses critiques (534)
Autres critiques de Yoku-Oni
Boutique en ligne
7,70€
Boutique en ligne
7,70€
Boutique en ligne
7,70€
Boutique en ligne
7,70€
Laissez un commentaire
Commentaires (0)