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Critique de I Can’t Believe I Slept With You! #1

par Tampopo24 le mar. 12 mars 2024 Staff

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Coucher avec sa locataire ? Vraiment ?!

Meian commence à avoir une jolie collection de yuri pour tous les goûts. Il manquait peut-être celui de la comédie romantique au milieu de tous ces titres dramatiques et isekai. Ican't believe I slept with you ! répare cela.

Série terminée en 3 tomes primée aux 26e Dengeki Comic Awards où elle a eu le Prix d'or, je ne vais pas vous cacher que le concept de départ avait tout pour me gêner aux entournures. Une propriétaire qui demande à sa locataire, en retard sur ses loyers, de payer avec son corps, on a quand même connu plus sain. Et pourtant, petit à petit ça l'a fait. Pourquoi ? Parce qu'il y a une écriture sensible de l'une des deux héroïnes qui a renversé la balance. 

Je découvre ici Miyako Miyahara qui a ce trait très simple que j'aime qualifier "d'animable" tant il nécessite peu de lignes pour se réaliser. Je n'en suis pas fan. J'aime les dessins avec plus de caractère. La mise en page et mise en scène est également on ne peut plus classique, sans rien qui sort vraiment du lot. Et l'ambiance également est déjà vue avec ce huis clos dans un appartement où les héroïnes vont devoir vivre ensemble. Tout ça n'a rien de rédhibitoire mais rien de notable non plus.

Les débuts sont également des plus maladroits et malaisants pour qui est sensible à la question du consentement. La propriétaire a beau être petite, mignonne, plus jeune, mal insérée dans la vie parce qu'elle est lesbienne, rien ne justifie le contrat qu'elle a initié avec sa locataire, Chiyo, qui vient de perdre son boulot. Je n'ai pas du tout aimé ce point de départ et ce même si c'est pour faire ensuite une comédie sur la principe de la colocation forcée, avec romance slow burn, donc rapprochement lent et progressif où on sent bien naître des sentiments entre elle quand elles apprennent à se connaître. Ce départ entache un peu tout pour moi.

C'est d'autant plus dommage que la suite, si on occulte ce contrat où Chiyo, qui a 210 000 yens de retard de loyer, va devoir 21 faveurs étalées sur 21 jours pour 10 000 yens chacune, à sa propriétaire... la suite est assez mignonne et touchante. L'autrice joue beaucoup la carte de la lesbienne amoureuse d'une hétéro, une relation à sens unique qui fait mal, entraîne de la frustration et de la peine. On découvre une jeune fille de 19 ans qui a été stigmatisée à cause de ses préférences au lycée et qui en a souffert, étant désormais peu sûre d'elle et vite blessée, malgré le masque de fille blasée qu'elle porte. C'est touchant.

Pour autant, la mise en scène de ce rapprochement est assez maladroit et fort classique. On enchaîne les situations moulte fois vues en romance : personnage malade, sortie shopping, soirée alcoolisée, etc. C'est mignon mais ça n'a pas trop de relief. On enchaîne les références à ce contrat et aux faveurs accordées. Chiyo semble se forcer régulièrement, ce qui me met mal à l'aise et l'autrice appuie trop sur le côté "mignon" de la proprio pour apaiser cela et le faire oublier. Heureusement, et en même temps c'était prévisible, une évolution pointe en fin de tome, un rapprochement dû à la découverte avec cette colocation, et des sentiments naissent, ce qui permet de rendre le tout moins problématique. Donc si on parvient à oublier ce départ raté peut-être que dans les prochains tomes l'émotion de la découverte des sentiments de chacune pourra l'emporter pour nous offrir une jolie première romance lesbienne. A suivre.

En bref

Nouvelle romance yuri au catalogue de Meian qui décidément l'étoffe bien, avec son titre provocateur, il part pour moi d'un mauvais pied avec un concept qui me dérange et ne m'amuse pas. Heureusement, il n'est que le prétexte pour une histoire en slow burn avec cohabitation forcée faisant naître une belle relation émouvante entre une lesbienne qui a vécu de mauvaises expériences et une jeune femme qui pourrait se découvrir des sentiments. Le potentiel d'une romance mignonne et touchante est là. Reste un cadre un peu trop classique, lise et sans personnalité à mon goût.

6
Positif

Le portrait sensible d'une lesbienne mal dans sa peau

La critique de notre regard homophobe sur les LGBTQ+

Une fin qui rattrape un peu les maladresses du début

Negatif

Un début maladroit et malaisant avec un concept dérangeant

Un dessin lisse et sans relief

Une histoire très classique sans grande originalité

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