Conclusion d’une série culte

J’ai lu mon premier tome de la série Neige en 1987 ou 1988, dans une édition de petite taille, comme cela se faisait alors, et que je possède encore. C’est dire si cette série que je pensais alors de science-fiction m’accompagne depuis longtemps ; Elle est peut-être, avec la prise de conscience d’aujourd’hui qu’un des possibles futurs en anticipation. On y retrouve les codes du scénariste, présents par partie dans « Les gardiens du sang » et ses spin-off ou dans la série « Chats ». Un monde post-apocalyptique où il faut survivre et un groupe d’hommes, comme les apôtres, aux codes d’honneur et de fraternité, proches des francs-maçons ou des templiers.

Et puis il y a le personnage central, Neige, que l’on a vu grandir, devenir homme, père, et vieil homme enfin, sans perdre ni son sens du devoir, ni sa vaillance, ni sa foi en l’œuvre un peu folle de son père ; Il habite de son aura tous les tomes. Encore plus dans ce diptyque final, où l’immense promesse du réchauffement de l’Europe, qui pourrait, enfin, voir le jour, ne lui font perdre ni la méfiance ni le sens commun. Et c’est contre un Don Quichotte de pacotille que se déroulera l’assaut final.

La clôture en finesse et en retenue d’une série de SF qui a plus de vingt ans mais n’a pas pris une ride, et dont le duo d’auteurs a affiné, dans le trait et le propos, au cours du temps, la mécanique implacable.