Une adaptation superbe d'un roman très sombre

Je reconnais très mal connaître les romans de Simenon et, donc, particulièrement ses "romans durs". Alors, en découvrir un en bande dessinée était une chance inespérée de découvrir l'auteur autrement que par ses "Maigret".

Bien sûr, il y avait 2 auteurs éminents du 9e art : Jean-Luc Fromental et Bernard Yslaire à la barre de l'album et cela avait de quoi me tenter encore un peu plus. Et je dois avouer que j'ai été embarquée dans cet album superbe. Le personnage central est un jeune homme qui va sombrer de plus en plus dans la cruauté : d'abord en assassinant un occupant, puis en tuant une vieille horlogère après lui avoir dérobé sa collection de montres et en laissant un ami violer la jeune fille qui l'aime. Arrêté par l'armée d'occupation de sa ville, il va d'abord tout nier, puis se décider à avouer avant d'être fusillé.

Pour illustrer ce roman dur et particulièrement noir, Bernard Yslaire a réalisé des personnages fins et expressifs comme il le fait depuis que je suis ses œuvres. Les décors sont soignés et contribuent à l'ambiance lourde qui règne dans l'album. Il a choisi une colorisation particulière mais très efficace à mon avis : une base de N&B agrémenté de touches de couleurs dont un violet très présent ou un jaune terne.

Jean-Luc Fromental évoque la naissance du roman dans une intéressante postface.

Un album dur et cruel à lire même (et surtout) si on connait mal les œuvres de Simenon.