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Critique de Dawn of green arrow & black canary #1

par Ben-Wawe le lun. 8 avril 2024 Staff

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Un double retour réussi, avec une continuité maîtrisée pour un récit méta, et une évasion brute à Themyscira

Urban Comics propose un nouveau tome de sa collection Dawn of, gros volumes regroupant plusieurs numéros récents, souvent issus de séries différentes mais cohérentes. Cela permet de couvrir dans des frais limités plusieurs aspects thématiques des divers pans de l'univers DC, dans le monde post Dark Crisis on Infinite Earths qui continue encore de se dessiner en VO.
Ici, nous découvrons Dawn of Green Arrow & Black Canary, qui comprend autant la relance de l'Archer Vert que le retour des Birds of Prey, menées par sa compagne et partenaire au cri sonique. Deux approches différentes, pour deux come-backs bien menés et intenses, qui utilisent intelligemment la continuité et les qualités des auteurs concernés.

Mais de quoi parlent ces retours, dans Dawn of Green Arrow & Black Canary ?
Le retour de Green Arrow montre le destin d'Oliver Queen, tué durant Dark Crisis mais au destin différent du reste de la Justice League. Les super-héros avaient été supprimés par la Dark Army de Pariah, qui utilisait leurs âmes comme moteur de sa machine impossible, pour remodeler le Multivers. Mais Ollie n'est pas réapparu comme les autres... et pour cause !
Green Arrow se réveille sur une île... dans l'espace ! Son ancien apprenti, Roy Harper revenu à la vie récemment, cherche à le retrouver avec Black Canary et Connor Hawke, le fils d'Oliver. Mais dans leur enquête, ils découvrent... Lian, la fille de Roy ! Celle-ci est ici bien vivante alors qu'elle est décédée depuis des années et n'existait plus durant la période New 52 / DC Renaissance !
Les retrouvailles sont courtes, car Lian est téléportée pour... rejoindre Oliver dans l'espace. L'ArrowFamily semble « maudite », ses membres sont incapables de rester ensemble. Des forces luttent contre eux, alors que sont convoqués des super-vilains connus (Vertigo, Brick, Cheshire...), et qu'Oliver semble lui-même décider à empêcher cette réunion, qu'il espère de ses vœux...

Joshua Williamson, déjà aux commandes de Dark Crisis et ses préludes, s'empare avec talent de Green Arrow et de son univers. L'Archer Vert est l'un des personnages les plus modifiés par DC depuis des années, avec une remise à plat durant New 52 / DC Renaissance, un passage remarqué de Jeff Lemire & Andrea Sorrentino pour redéfinir son environnement, une tentative réussie de synthèse de Ben Percy... et une utilisation surprenante de Brian Michael Bendis ensuite.
Ici, Joshua Williamson prend la décision courageuse de confronter complètement Oliver et ses proches à ces difficultés, des chahuts éditoriaux. Les personnages ressentent des « forces » qui veulent les empêcher de se réunir, et l'on peut y lire un message méta sur les éditeurs DC voulant limiter de telles interactions, qui vieillissent Oliver.
Cependant, le scénariste parvient à injecter du dynamisme et de la vie, à un projet qui pourrait sonner plus comme une fan-fiction. Son amour pour les personnages transparaît, et il organise idéalement et avec beaucoup d'émotions les retrouvailles. C'est simple, sobre et beau, avec surtout un mystère bien amené et bien animé.
Il est en outre agréable de retrouver tout le petit univers de Green Arrow, avec des super-vilains emblématiques et quasiment tout le casting secondaire apparu depuis une trentaine d'années.

Graphiquement, Sean Izaakse illustre l'essentiel de la saga, avec talent et enthousiasme. Ses planches sont dynamiques, sa narration est bonne, et surtout... c'est beau ! Ses dessins sont très agréables à l'oeil, ses personnages sont bien croqués, et l'ensemble donne de très belles illustrations. Un très beau travail, pour une belle découverte.
Hélas, Sean Izaakse ne réalise pas tout, certainement par manque de temps. Phil Hester intervient ainsi pour aider, dans un segment qui rappelle son passage avec Kevin Smith pour, déjà, une précédente relance du personnage. Le revoir est sympathique, et ça a du sens dans l'histoire alors. Ande Parks et Trevor Hairsine viennent également aider, dans des chapitres spécifiques, ce qui permet de faire passer le changement, même s'il est regrettable.

En outre, le volume propose le retour des Birds of Prey. Le récit se situe peu après cette première saga, avec Black Canary qui monte une nouvelle mouture pour une mission spécifique : sortir Sin, sa sœur adoptive, d'une prison où elle est enfermée en secret – et cette prison, c'est Themyscira, l'île des Amazones !
Dinah Lance demande l'aide de Green Arrow (un peu), mais surtout recrute Big Barda, Zealot (venue de WildStorm), Cassandra Cain et... Harley Quinn ! Elles suivent ainsi les indications de la mystérieuse Meridian, qui est une version futuriste d'un personnage actuellement adolescent et vu dans Gotham Academy.
L'équipe arrive difficilement sur Themyscira, et les contacts avec les Amazones sont difficiles... surtout quand Wonder Woman arrive pour les défendre, et rappeler sa puissance – mais aussi expliquer pourquoi Sin pose un réel danger pour le monde !

Kelly Thompson, connue pour plusieurs séries Marvel (Captain Marvel, Malicia & Gambit...), relance les Birds of Prey, franchise devenue légendaire grâce au travail de Gail Simone et Chuck Dixon. Il faut avouer que le défi est assez important, imposant, notamment après des essais plutôt moyens les années passées.
La présence d'Harley Quinn rappelle évidemment le film liant celle-ci à l'équipe, mais la série confirme bien vite être proche de sa gloire passée. Kelly Thompson livre un bon récit, qui fonctionne bien dans une lecture d'ensemble, pour montrer la montée en puissance de l'intrigue.
La scénariste gère bien ses personnages, les caractérise efficacement (Black Canary déterminée et cachottière, Big Barda brutalement directe, Zealot mystérieuse et décisive, Cassandra Cain efficace et drôle au second degré, Harley Quinn étonnante et touchante, Sin bien utilisée dans un rôle ingrat), et mène intensément ses numéros. Il aurait peut-être fallu en supprimer un pour améliorer le rythme, mais... rien que l'épisode face à Diana vaut la lecture ! Et le final donne le sourire, clairement.

Graphiquement, Leonardo Romero propose des planches surprenantes, mais sublimes. Son trait rétro est très élégant, très réussi, avec une narration riche et intense, qui sert complètement le scénario. Cela divisera peut-être, notamment pour la colorisation parfois un peu trop pastel, mais c'est beau et fort.
Quel dommage qu'il ne puisse pas tout réaliser, avec Arist Deyn qui intervient pour un numéro, et... cela ne fonctionne pas bien. La différence est trop grande, et le trait d'Arist Deyn est trop moyen pour convaincre. Dommage, dommage.

En bref

Dawn of Green Arrow & Black Canary est une bonne lecture. Lier les deux sagas est une bonne idée, car elles se complètent autant dans la chronologie que dans les thèmes. La première intrigue est une belle et bonne utilisation de la continuité, dans une approche simple et juste, avec beaucoup de dynamisme et de bons moments. La deuxième histoire est plus classique en soi, plus brute aussi, mais la bonne gestion des personnages permet une lecture prenante et fluide. Un ensemble réussi, efficace graphiquement, et tout simplement beaucoup de plaisir dans ces pages !

8
Positif

Une utilisation efficace, fluide et juste de la continuité – TOUTE la continuité, oui !

Des personnages bien écrits, avec des interactions émouvantes.

Des graphismes très réussis et jolis...

Negatif

L'obligation de connaître, au moins un peu, les personnages avant la lecture.

Des récits réussis, mais qui parfois se perdent (l'un est très méta, l'autre très direct).

… mais irréguliers, et les remplaçants ne sont pas à la hauteur.

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