L’éternel ministre de la culture

Jack Lang semble immuable dans l’univers politique et culturel de la France. Ministre de la culture éternel, passé, présent et futur se confondent dans les lois et évènements qu’il a mis en place et qui perdurent, de la fête de la musique au prix unique des livres, en passant par le financement du cinéma français par les chaînes privées et aujourd’hui les plateformes. Des ministres qui l’ont précédé ou suivi on ne sait presque rien, même leurs noms sont tombés dans l’oubli.

Cette BD nous permet de découvrir ses débuts à Nancy et sa longue relation, respectueuse, amicale, presque filiale avec François Mitterrand. A partir d’entretien avec Jack Lang, les auteurs restituent sa vision, de lui-même et de son œuvre et la relation fusionnelle qu’il a avec son épouse, Monique.

C’est charmant mais rarement à charge, sauf, parfois, pour rétablir la vérité d’une date, d’un nom, ou la paternité d’un slogan ou d’un projet. On peut reprocher à l’ouvrage cette vision un peu bisounours du personnage.

Concernant le dessin, on est sur du dessin de presse et de reportage ou les mots comptent plus que les décors dont ils sont simplement le support. Comme les frères Bogdanoff, Jack a fini, avec le temps, par être à la fois reconnaissable et méconnaissable physiquement et il doit être complexe de le représenter, d’où cet à-peu-près graphique qui, finalement, lui ressemble.

Un portrait sympathique d’un activiste de la culture qui, à plus de 80 ans, poursuit avec acharnement sa mission d’apporter la culture sous toutes ses formes au plus grand nombre, avec l’entregent et la volonté nécessaire.