La démonstration par le silence

Dans le futur lointain, le monde se délite dans plusieurs dimensions et évolue sur plusieurs plans. Ainsi, l’humanité s’est réorganisée et adaptée et a besoin de cartographes pour se repérer dans ce monde. Problème, 2 cartographes se retrouvent enlevés par une mystérieuse entité et disparaissent des radars : l’espoir reposera sur leur fille et son ami d’enfance, qui est une IA, qui vont partir à la découverte de ce multivers très particulier.

Créé par Richard Blake, “Horizons obliques” est avant tout une expérience, une plongée dans un univers SF qui s’exprime avant tout par ses paysages grandiloquents qui semblent s’animer à chaque case. D’ailleurs, l’auteur a construit son récit de manière à profiter pleinement de ce dernier.

Au début du volume, l’ensemble des mécaniques de cet univers nous est expliqué. C’est assez dense, mais le genre impose cette phase. Néanmoins, une fois l’installation passée, l’aventure commence et contrairement à ce qu’on pourrait penser, Richard Blake laisse beaucoup de moments de silence, beaucoup d’espaces à ces univers froids mais fascinants. C’est comme découvrir de multiples galeries de glaces avec des surprises à chaque page. Ça aide beaucoup à apprécier cette aventure qui va amener les protagonistes à découvrir différentes règles de cet univers et finir sur un cliffhanger qui lance surtout définitivement une saga dans l’exploration de ces multivers.

La principale attraction est bien évidemment la qualité graphique époustouflante du titre qui reprend intégralement les codes de la franco belge, où le trait élégant de l’auteur exploite parfaitement le format dont ses paysages rappellent souvent du Bilal sur le côté froid mais avec une conception plus droite et géométrique.

L’effet waou surplombe complètement le scénario où nous avons parfois l’impression que c’est plus un prétexte pour laisser parler sa créativité.

Urban propose le tout logiquement dans son format franco belge, idéal pour ce projet.