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Critique de Daredevil - Guerre et Amour

par Le Doc le dim. 21 avril 2024 Staff

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J'ai toujours eu ce que je désirais...jusqu'au jour où je t'ai rencontré...

À l'origine, Daredevil : Guerre et Amour devait faire partie de la série mensuelle de l'Homme sans Peur. Frank Miller et Bill Sienkiewicz avait débuté le développement de l'histoire en ayant en tête un format en arc narratif de deux numéros. Mais lorsque Jim Shooter a jeté un oeil aux pages de Bill, le boss de Marvel fut catégorique : il était impossible pour lui de publier Love & War dans le titre régulier tant le résultat était radicalement à l'opposé de la continuité graphique de Daredevil (notamment à cause de cette imposante version du Caïd). La solution était que l'oeuvre de Miller et Sienkiewicz rejoigne la collection Marvel Graphic Novel, ce qui ne leur a pas plu à l'époque car le duo voulait vraiment repousser les limites de ce qui pouvait être fait dans un comic-book.

Comme le titre l'indique, Love & War parle d'amour...d'amour vrai, d'amour toxique, de ce qu'un fou prend pour de l'amour. Pour que sa bien-aimée Vanessa sorte enfin de son état léthargique, le Caïd oblige un psychiatre réputé à travailler pour  lui en enlevant sa femme. Cheryl, l'épouse aveugle du docteur, se retrouve entre les mains de Victor, un cinglé au visage de babouin qui sera de plus en plus obsédé par sa proie. Grâce à cet éternel looser de Turk, Daredevil apprend ce qui s'est passé et se lance à la recherche de Cheryl...

Entre peintures de toute beauté et trait stylisé qui aboutit à des représentations symboliques de certains éléments de décor, les planches de Sienkiewicz savent véhiculer aussi bien l'émotion que la tension, le malaise venant principalement d'un Victor qui peut péter un câble à tout moment. La narration de Frank Miller accentue cette sensation, avec des récitatifs qui nous font plonger dans les pensées fracturées et dérangées du psychopathe. Le soin apporté aux antagonistes fait presque de Daredevil un personnage secondaire du récit mais Miller lui réserve aussi de bons moments, dans l'action et même avec un peu de légèreté dans ses interactions avec Turk. 

Et puis il y a le Caïd, qui n'a jamais été aussi large qu'ici. Son visage est parfois cartoonesque (ce qui a été revendiqué par Sienkiewicz) et ses formes gigantesques. Les auteurs montrent que même une force colossale à priori inébranlable peut être réduite en morceaux psychologiquement à cause de la force de ses sentiments et de son amour. Une guerre intérieure que même Wilson Fisk ne peut remporter...

J'ai bâti un empire sur le péché humain. [...] J'ai toujours eu ce que je désirais...

En bref

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